ryolites-histoire de Savennieres

Details sur la roche Rhyolite

 

Définition :

  • Les rhyolites sont des roches magmatiques massives de teinte vert bleu à vert sombre et parfois violacée. Ces équivalents volcaniques des granites sont riches en verre et localement de phénocristaux (quartz rhyolitique avec « golfes de corrosion » ; feldspaths, minéraux ferromagnésiens).
  • Cartier (2002) distingue les rhyolites dépourvues de cristaux visibles à l’œil nu et les microgranites (avec cristaux visibles à l’œil nu). Le terme microgranite est surtout lié à la texture totalement cristallisée de la roche ; élément qu’il n’est possible de déceler qu’avec des lames minces.
  • Selon les méthodes d’analyses géochimiques, ces roches évoluent entre les rhyolites, les rhyodacites, les dacites, voire les andésites (Cartier, 2002). Dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire, ces roches sont bien présentes et forment souvent l’ossature des reliefs compte tenu de leur résistance à l’érosion.

Sites d’affleurement :

  • Des affleurements de rhyolite sont visibles dans le synclinorium de Saint-Georges-sur-Loire, notamment dans les secteurs de Roche-Aireau, de Millé et de Liétron, au sud-ouest d’Angers.
  • Ces blocs de rhyolite sont souvent lenticulaires, enchâssés dans des schistes ou des grès, et parfois associés à des filons de quartz.

Caractéristiques pétrographiques :

  • La rhyolite locale contient des phénocristaux de feldspath plagioclase blanc dans une mésostase verte, avec des filonnets de quartz.
  • Elle peut apparaître sous forme de neck volcanique, de dôme ou de filon-couche plissé, selon les hypothèses sur son mode de gisement.

Critères de reconnaissance :

Couleur des Rhyolites -

  • Couleur :
    • leur couleur est verdâtre (clair à foncé : Figures 5A1 à 5A4) et plus rarement violacée (Figures 5A6 et 5A7). Lorsqu’elles sont altérées, les rhyolites sont de teinte plus claire (Figure 5A3), voire ocre à brune (Figures 5A5 et 5A6).•
  • Composition :
    • deux types de rhyolites sont observables :
      • sans cristaux visibles (Figures 5B1 et 5B2) ;
      • avec des phénocristaux dont il est aisé de distinguer le quartz en gris des feldspaths, souvent blancs ou beiges (Figures 5B3 et 5B4). En lames minces, ces roches présentent des quartz rhyolitiques caractérisés par des « golfes de corrosion » (Figure 5B5). Sur la nef de l’église, un des échantillons de rhyolite permet d’observer simultanément un niveau avec phénocristaux et sans phénocristaux. Ces deux types de roches sont probablement synchrones et mises en place dans le même contexte et lieux (Figure 5B6).

Variations des Composants -

  • Figures volcano-sédimentaires :
    • Ces roches peuvent présenter à l’affleurement une organisation qu’il est difficile de caractériser : ancienne direction d’écoulement des laves (S0) ou direction en lien avec les contraintes de l’orogenèse varisque (schistosité S1 ou S2) (Figures 5A8 et 5C).
    • Deux types de rhyolites se distinguent sur le terrain : avec ou sans orientation selon leur proximité avec les failles de l’histoire varisque. Sur la réserve naturelle régionale de Pont Barré, il est possible d’observer des éléments de rhyolites repris dans les spilites ; un argument qui plaide en faveur d’un volcanisme bimodal et synchrone, comme le propose Ballèvre et al., 2009 (Figure 4C3).
  • Déformations et fracturations :
    • Ces roches sont fréquemment plissées, fracturées et lézardées par des filonnets de quartz (Figure 5C2 et 5C4). Ces déformations sont principalement liées à l’orogenèse varisque, mais aussi et dans une moindre .
  • Divers
    • La cassure est irrégulière et souvent rugueuse. La roche est très massive et résistante ; c’est pour ces propriétés qu’elle est exploitée actuellement dans la carrière de Mozé-sur-Louet et qu’elle l’a été autour de Rochefort-sur-Loire, de La Possonnière ou encore de Denée. La roche ne fait pas effervescence à l’acide chlorhydrique.

Limites de la méthode :

  • Variabilité et similitudes :
    • sans lames minces ni analyses chimiques, les rhyolites sans phénocristaux peuvent être également identifiées à l’œil comme des spilites sans cristaux. Les différences résident dans l’absence de calcite et de vacuoles dans les rhyolites. En dehors de cela, elles présentent des couleurs similaires et peuvent être affectées par les mêmes contraintes. Sur le terrain, la proximité de ces deux types de roches en fait des matériaux disponibles sur les mêmes lieux.
    • Pour les rhyolites avec phénocristaux, sans un regard fin des éléments qui la composent, elles pourraient être expertisées comme des conglomérats ou des grès grossiers. Elles peuvent de fait être confondues avec les arkoses de Bains, notamment sur leur face dépourvue d’orientation. Les limites les plus importantes concernent les roches avec un débit en feuillet. En effet, ces rhyolites peuvent présenter un étirement et un début de schistosité. Cette expertise a imposé de fixer des limites parfois arbitraires entre les rhyolites massives ne présentant pas de débit en feuillet marqué et les schistes verts à amygdales de quartz qui présentent ce débit.
    • Aucune analyse chimique n’a été réalisée pour comparer ces types de roches qui sont, comme les spilites, souvent proches sur le terrain (Figure 5D).

Rhyolites et Roches associées -

Regroupement lors des analyses statistiques :

    • les rhyolites massives sans orientation ont été regroupées avec les rhyolites orientées.

Localisation de gisements proches de l’église :

    • Dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire, les rhyolites et les roches associées (microgranites, tufs acides) correspondent à un ensemble de roches massives avec une grande variabilité de couleur (vert clair à vert foncé à violet) et de texture (avec ou sans phénocristaux).
    • Ces roches difficiles à dater sont parfois attribuées à des phases antérieures de volcanisme en lien avec le rifting ; parfois considérées comme synchrones des laves spilitiques (Cartier, 2002 ; Ballèvre et al., 2009).
    • Dans tous les cas, cartographiquement et sur le terrain, ces deux types de roches sont proches. Les rhyolites ont été cartographiées en plusieurs endroits autour de l’église de Savennières.
    • Moins présentes qu’à Rochefort-sur-Loire où elles constituent la majorité des matériaux des murs et murets, les rhyolites ont fait l’objet de plusieurs sites d’exploitation autour de l’église, comme au Moulin de Plussin (carrière à proximité, mais avec une rhyolite clairement orientée) ou à proximité du moulin du Gué (pas de carrière).
    • Les affleurements les plus convaincants à moins d’1 km se trouvent sur la route des Forges à Savennières, à proximité d’affleurements de spilites (Figure 5E).Ce genre de roche existe également en d’autres points plus éloignés de Savennières, comme à Denée, Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné ou encore Beaulieu-sur-Layon.

Affleurements -

 

 

    • Source : Rapport Final d’Opération par Arnaud REMY

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