phtanites

Phtanites

Définition :

• Une phtanite ou chert est une roche sédimentaire siliceuse et argileuse essentiellement constituée de quartz en très petits cristaux et parfois de radiolaires ce qui permet de la classer comme radiolarite. C’est une roche présente dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire et dans une moindre mesure dans celle de Saint-Mars-la-Jaille. Très résistante, elle est fréquente en roches résiduelles et souvent utilisée comme matériau de construction dans le bâti ancien.

Critères de reconnaissance :

• Couleur :

• leur teinte est assez sombre, allant du bleu-noir au gris. La patine est souvent plus claire que les zones non altérées

• Composition :
  • le grain est très fin et quasiment indistinguable à l’œil ou à la loupe de terrain ; en lames minces, ces roches sont homogènes à matrice quartzo-graphiteuse à quartzique (Cartier, 2022). Elles peuvent contenir des fossiles, notamment des graptolites visibles à l’œil nu visibles uniquement sur les plans de stratification.
  • Aucun graptolite n’a été vu dans les phtanites de l’église ce qui est normal dans la mesure où ils ne sont observables que sur le plan de dépôt qui était masqué. L’essentiel des fossiles sont des microfossiles de radiolaires ; un groupe de zooplancton fréquent dans les eaux marines d’eaux froides. Ils ne sont visibles qu’en lames minces, sous forme de petites sphères en section ; les phtanites sont souvent considérées comme des radiolarites compte tenu de la présence de ces microfossiles (Figures 2B).

 

• • Figures sédimentaires :
  • ces roches sédimentaires peuvent présenter des litages fins permettant de savoir si le bloc a été placé en lit ou délit (Figure 2A2). Ce litage, lorsqu’il existe, est surtout visible par des différences de couleur ou par érosion différentielle lorsque les blocs ont été érodés (leur surface est alors lustrée) (Figure 2C).

 

• Déformations et fracturations :
  • des stylolites peuvent être observés sur les plans de stratification ; ils témoignent de phénomènes de pression-dissolution des niveaux de silice pendant la diagenèse (Figure 2D1). Ces roches sont fréquemment lézardées et fracturées par des filonnets de quartz dont la couleur blanche tranche avec la roche sombre (Figure 2D1). Ces déformations sont principalement liées à l’orogenèse varisque mais aussi et dans une moindre mesure aux contraintes de l’orogenèse pyrénéo-alpine.
• Altération et érosion :
  • elles sont difficilement altérables en dehors des modifications de couleur de la patine et de la présence d’éléments caverneux qui témoignent de certaines hétérogénéités dans la composition des phtanites (Figure 2D2). Certains blocs présentaient une surface lustrée, typique de celle que l’on trouve sur les blocs éolisés fréquents sur les plateaux ou au milieu des plaines alluviales (Figure 2C2).

 

• Divers :
  • la cassure est irrégulière et souvent en esquille. La roche entièrement silicifiée est assez résistante et ne fait pas effervescence à l’acide chlorhydrique.

Limites de la méthode :

• Variabilité et similitudes :
  • il est possible d’hésiter avec les grès noirs à grains fins ; l’examen à la loupe de terrain est nécessaire. Un élément bréchique à surface lustrée a été regroupé aux phtanite sans certitude.
• Regroupement lors des analyses statistiques :
  • les phtanites ont été regroupées avec les lydiennes qui sont très peu nombreuses et très proches tant sur le plan pétrographique que chimique

 

Localisation des gisements proches de l’église :

• Sur les cartes géologiques au 50000ème,
  • les phtanites sont indiquées par les lettres ph. Elles sont difficilement cartographiables car elles correspondent souvent à des bancs de faible épaisseur ou à des blocs isolés dans la matrice schisteuse. Sur le terrain, comme elles sont très résistantes, elles sont fréquemment trouvées en roches résiduelles dans les champs ou vignes. Le premier affleurement important de phtanite à proximité de l’église se trouve à Savennières, au Nord de la coulée de Serrant (47.393508, -0.635766 ; Parcelle : 000 / 0B / 1085 ; Altitude : 69.51m). Selon la carte géologique, ces niveaux de phtanites se prolongent au niveau de la voie ferrée construite au XIXème siècle. Il n’a pas été possible de vérifier cette hypothèse cartographique mais cela pourrait constituer un gisement idéal pour approvisionner en phtanite la zone de Savennières.

 

La tectonique a joué un rôle déterminant

• Dans l’emplacement et la disposition des phtanites autour de Savennières. Ces roches, initialement déposées sous forme de boues siliceuses en milieu marin profond, ont été ultérieurement affectées par plusieurs épisodes tectoniques majeurs liés à l’histoire du Massif armoricain.
• Plissement et schistosité :
  • Les mouvements de convergence des plaques ont provoqué le plissement intense des séries sédimentaires et volcano-sédimentaires, y compris les niveaux de phtanites. Cela a entraîné la formation de synclinaux et d’anticlinaux, déformant les couches et les redressant localement. Les phtanites se retrouvent ainsi souvent en bancs inclinés, parfois presque verticaux, et affectés par une schistosité marquée
• Fracturation et failles :
  • Les épisodes tectoniques ont également généré de nombreuses failles et fractures, fragmentant les bancs de phtanites. Ces roches, du fait de leur grande dureté, ont mieux résisté à l’érosion et à la déformation que les schistes ou grès voisins, mais elles présentent souvent des cassures et des fissures héritées de ces contraintes tectoniques.
• Métamorphisme associé:
  • L’intensité de la déformation s’accompagne d’un métamorphisme régional, qui a pu modifier localement la texture et la minéralogie des phtanites, sans toutefois effacer leur aspect siliceux et leur dureté.
• Contrôle du relief :
  • La résistance des phtanites à l’érosion, combinée à leur redressement tectonique, explique leur présence préférentielle dans les reliefs (coteaux, crêtes) autour de Savennières, tandis que les roches plus tendres occupent les dépressions

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