Lydienne--histoire de savennieres

Details sur la roche Lydienne -

 

La formation de la Lydienne est une belle aventure géologique qui commence dans les profondeurs des anciens océans :

Étape 1 : accumulation biologique

  • La roche lydienne est une radiolarite, principalement composée de radiolaires, des micro-organismes marins microscopiques à squelette siliceux.
  • Ces créatures vivaient dans les eaux profondes et, lorsqu'elles mouraient, leurs squelettes se déposaient lentement au fond de l’océan.

Étape 2 : sédimentation lente

  • Pendant des millions d’années, ces squelettes siliceux se sont accumulés en couches très fines.
  • Comme les conditions étaient calmes et peu agitées, cela a permis une sédimentation régulière et pure

Étape 3 : influence volcanique et diagenès

  • Parfois, la silice provenait aussi de cendres volcaniques tombées dans l’eau.
  • Ces dépôts ont été progressivement compactés et solidifiés
  • c’est ce qu’on appelle la diagenèse, qui transforme les sédiments en roche solide.

Étape 4 : soulèvement et exposition

  • Des mouvements tectoniques ont ensuite soulevé ces formations sédimentaires et les ont exposées à l’air libre.
  • C’est ainsi qu’on retrouve aujourd’hui de la lydienne dans des affleurements rocheux ou sous forme de galets noirs dans des terrasses alluviales comme dans le Maine-et-Loire. Cette roche est donc une capsule temporelle marine, formée dans des conditions très spécifiques et devenue utile à l’humanité, notamment comme pierre de touche pour tester les métaux précieux .

Définition :

  • Les lydiennes (ou niveaux jaspoïdes) sont des roches sédimentaires siliceuses à radiolaires et ciment calcédonieux avec souvent de la pyrite et des grains phosphatés associés. Ce terme désigne normalement des roches du Carbonifère qui sont souvent colorées en gris ou noir, ce qui n’est pas le cas ici. Sans doute que le terme de lydienne utilisé dans les cartes géologiques locales est à revoir.
  • La coexistence sur le terrain de ces niveaux de couleur rouge-violacé et des spilites permet d’envisager des processus hydrothermaux sur des boues siliceuses en lien avec des épanchements volcaniques sous-marins.
  • C’est une roche présente dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire. Très résistante, elle est fréquente en roches résiduelles et souvent utilisée comme matériau de construction dans le bâti ancien.

Critères de reconnaissance :

  • Couleur :
    • violacée
  • Composition :
    • le grain est très fin et quasiment indistinguable à l’œil ou à la loupe x10. Je n’ai pas de preuve de présence de fossiles dans ces roches qui sont très fréquemment lézardées de filonnets de quartz.
  • Figures sédimentaires :
    • ces roches ne présentent pas de litages particuliers ; leur présence à proximité des spilites permet même de douter de leur rattachement aux phtanites.
  • Déformations et fracturations :
    • ces roches sont fréquemment fracturées et lézardées par des filonnets de quartz dont la couleur blanche tranche avec la roche violacée . Ces déformations sont principalement liées à l’orogenèse varisque, mais aussi et dans une moindre mesure aux contraintes de l’orogenèse pyrénéo-alpine. • Altération et érosion : elles sont difficilement altérables et très résistantes. Certains blocs présentaient une surface lustrée, typique de celle que l’on trouve sur les blocs éolisés fréquents sur les plateaux ou au milieu des plaines alluviales
  • Divers :
    • la cassure est irrégulière et souvent en esquille. La roche entièrement silicifiée est très résistante et ne fait pas effervescence à l’acide chlorhydrique.

Limites de la méthode :

  • Variabilité et similitudes :
    • il est possible d’hésiter avec d’autres roches violacées comme certaines spilites ou même rhyolites. Le doute est encore plus vrai lorsqu’elles sont intensément fracturées et lézardées de filonnets de quartz.
  • Regroupement lors des analyses statistiques :
    • les lydiennes relativement peu fréquentes ont été regroupées avec les phtanites qui sont très proches tant sur le plan pétrographique que chimique.

Localisation des gisements proches de l’église :

Section d’une lydienne

    • Ces roches sont relativement rares et il est possible d’appréhender leur présence dans un lieu lorsqu’elles sont utilisées dans les murs anciens. À Savennières, dans la rue du Clos Lavau, une des maisons a un mur en grande partie constituée de cette roche très résistante et aux couleurs facilement repérables.
    • Sur les cartes géologiques au 50 000ᵉ, ces roches sont difficilement cartographiables, car elles correspondent souvent à des bancs de très faible épaisseur ou à des blocs isolés dans la matrice schisteuse. Sur le terrain, comme elles sont très résistantes, elles sont fréquemment trouvées en roches résiduelles dans les champs ou les vignes.
    • Un affleurement en place de lydienne est visible dans la carrière de Pierre Bise à Beaulieu-sur-Layon ou lors des travaux de creusement de l’autoroute Angers-Cholet à proximité de la même carrière Dans les deux cas, il s’agit d’une zone fraichement creusée qui n’existait pas lors de la construction de l’église de Savennières.
    • Dans l’église, la présence de patine lustrée sur les blocs de lydienne Ces indices d’une érosion éolienne permettent de s’orienter vers des éléments prélevés soit sur le plateau ou dans la plaine alluviale.

    Terrasses alluviales de la Loire :

    • Entre Savennières, Bouchemaine et La Possonnière, on trouve des galets noirs de lydienne, transportés par les eaux depuis des affleurements plus anciens.
    • Secteur de Béhuard : cette île rocheuse dans la Loire est connue pour ses galets sombres, dont certains sont de nature lydienne.
    • Massif de Brissac Loire Aubance : des formations anciennes peuvent contenir des radiolarites proches de la lydienne.

 

 

    • Source : Rapport Final d’Opération par Arnaud REMY

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