Calcaire gris-histoire de savennieres
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Le calcaire
Est une roche sédimentaire composée de carbonates de calcium, généralement sous forme de calcite. Sur les parements de la nef de l’église de Savennières, plusieurs sortes de calcaire sont identifiables, dont une variété qui possède une patine grise à blanchâtre et une couleur réelle noire à gris foncé. Le test à l’acide chlorhydrique confirme ce que l’aspect externe à la loupe permet de supposer.
En effet, cette roche soluble possède en patine une surface légèrement rugueuse en lien avec la dissolution des carbonates. La distinction des calcaires passe généralement par l’analyse de leur texture en complément d’éventuelles figures sédimentaires qui révèlent le milieu de dépôt ; l’identification des fossiles éventuels permet quant à elle de préciser l’âge des roches. Abondamment recherchés et exploités pour la fabrication de chaux dans le secteur angevin, ces calcaires gris ont été regroupés sous le terme de calcaires du Paléozoïque, puisqu’ils sont, dans les Pays de la Loire, attribués au Dévonien ou au Carbonifère selon les principaux gisements.
Dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire, quelques lentilles de ces calcaires paléozoïques attribués au Dévonien sont mentionnées sur les cartes et ont été parfois exploitées pour la chaux, comme sur la RNR de Pont Barré à Beaulieu-sur-Layon.
Critères de reconnaissance :
Couleur :
Les calcaires des murs de la nef sont majoritairement gris et parfois blanchâtres. La couleur blanche peut être attribuée à des éléments réemployés après chauffage, notamment dans les résidus de four à chaux. À la découpe, ils présentent une couleur beaucoup plus sombre allant du gris foncé au noir. Dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire, il est également possible de trouver des calcaires du Paléozoïque de teinte rose qui n’ont cependant pas été trouvés dans les parements de l’église.
Composition :
Deux types de calcaires ont été observés :
Des calcaires composés de bioclastes isolés dans une matrice fine ; c’est une sorte de biomicrite à texture mudstone à wackstone, voire packstone selon les échantillons. L’identification des fossiles reste difficile sans casser la roche et surtout sans lames minces. Il a été aisé de révéler la présence d’articles de crinoïdes reconnaissables à leur cassure spathique et la présence d’un trou en leur centre, parfois de coraux ou encore de fragments de coquilles. Des filonnets de calcite sont également observables, mais ils sont le résultat de contraintes postérieures au dépôt.
Une brèche à éléments calcaires a été observée.
Figures sédimentaires :
Dans les murs de la nef, aucune organisation n’a pu être mise en évidence en dehors de litages plans qui permettent d’identifier la position en lit ou délit. Aucun litage n’a pu être observé dans ces roches qui restent peu fréquentes dans les parements des murs de l’église. Seule la brèche calcaire présente une légère orientation sans doute postérieure au dépôt .
Déformations et fracturations :
Ces roches peuvent présenter des fractures et des filonnets de calcite en lien avec les contraintes lors de l’orogenèse varisque, mais aussi et dans une moindre mesure aux contraintes de l’orogenèse pyrénéo-alpine. La brèche à éléments calcaires était légèrement orientée, sans doute en lien avec des contraintes postérieures au dépôt.
Altération et érosion :
Ces calcaires sont solubles, ce qui leur donne une patine particulière à la loupe. Les filons de calcite et les fossiles sont généralement plus résistants, ce qui leur permet d’apparaître en relief sur la partie externe.
Divers :
La cassure est irrégulière lorsque les bioclastes sont nombreux et notamment les crinoïdes ; les roches pauvres en bioclastes (texture mudstone) ont une cassure qui peut être conchoïdale. Dans les murs de l’église, aucune cassure fraîche n’a été décelée ; dans tous les cas, certes, roche s’altère assez rapidement et la patine grise s’installe assez rapidement. La roche est assez résistante ; c’est pour ses propriétés qu’il est possiblede la retrouver à la base de nombreux bâtiments comme la mairie de Savennières du XIXᵉ siècle.
La roche fait effervescence à l’acide chlorhydrique, compte tenu de sa richesse en carbonates qui permet également d’en faire un excellent candidat pour fabriquer de la chaux. Il est d’ailleurs possible de trouver des éléments de ces mêmes calcaires en fragments parfois grossiers dans le mortier. Une source en lien avec la fabrication de la chaux est donc possible.
Étude pétrographique des roches des parements de l’église
Limites de la méthode :
Variabilité et similitudes :
Ces calcaires étaient assez faciles à identifier, notamment avec de l’acide chlorhydrique.
Sur les photographies qui ont permis de réaliser le dessin des façades, ces roches ne se distinguent pas du mortier et plusieurs blocs ont nécessité un rajout sur le dessin d’origine.
Regroupement lors des analyses statistiques :
Lors du relevé sur le terrain, l’expertise de ces calcaires n’a jamais posé de problème d’identification.
Localisation sur le terrain à proximité de l’église :
Dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire, les calcaires du Paléozoïque sont attribués au Dévonien vers 400 MA. Ils sont soit isolés dans la masse schisteuse et donc interprétables comme éléments de conglomérats ou d’un vaste olistostrome (Cartier, 2002). Ils peuvent également présenter une disposition en place avec des contacts stratigraphiques bien définis (Ducassou, 2009). Dans tous les cas, les niveaux de ces calcaires massifs sont souvent isolés cartographiquement dans une matrice schisteuse avec des contacts peu ou difficilement visibles ; ces éléments rendent leur interprétation source de discussion.
Au niveau de Savennières, une petite tâche de calcaire est présentée sur la carte géologique au 50 000ᵉ, sans toutefois retrouver à cet endroit exact l’affleurement qui a conduit à cette représentation. Les deux indices de présence proche de calcaire sont : Des échantillons de conglomérats à éléments calcaires ont été trouvés à proximité des Varennes ; à moins de 300m de l’église et à proximité de zone avec calcaire selon la carte géologique au 50 000ᵉ d’Angers. La roche trouvée se rapproche de la brèche à éléments calcaires observée dans le parement de la nef.
L’identification d’un ancien four à chaux à proximité du moulin de la Petite Roche sur le cadastre napoléonien avant la construction de la voie ferrée S’il existe en Anjou des fours à chaux éloignés des zones de source de calcaire (Châteauneuf-sur-Sarthe ou Feneu), ils sont généralement proches des zones d’extractions de calcaires. Il y aurait donc une probabilité élevée de présence de calcaire à moins d’1 km de l’église et ce, avant la construction de la voie ferrée. La solution la plus facilement envisageable est une origine externe dans le secteur angevin, à l’image des éléments d’arkoses qui seront évoqués ci-après. En effet, dans le bassin angevin, et ce dès l’Antiquité, il est possible de trouver des traces d’exploitation de ces calcaires pour la chaux et le bâti.
Ces calcaires gris sont dans une autre unité géologique du Massif armoricain (unité de Saint-Julien-de-Vouvantes), mais ils restent difficiles à distinguer de ceux de l’unité de Saint-Georges-sur-Loire. J’ai personnellement eu l’occasion de trouver des crinoïdes dans les deux unités ; avec une abondance relative plus importante dans l’unité de Saint-Julien-de-Vouvantes et donc dans le secteur angevin.
La présence de nombreux crinoïdes dans les fragments trouvés sur les parements de l’église de Savennières penche pour une origine angevine, plus que locale. Il faudrait cependant un autre argument pour étayer cette hypothèse.
Source : Rapport Final d’Opération par Arnaud REMY
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