Schistes et arkoses de Bains

Details sur le schiste de BAINS -

 

Les Arkoses de Bains

Définition :

  • Selon le dictionnaire de géologie (Foucault et Raoult, 2016), une arkose est une roche sédimentaire détritique terrigène composée d’un mélange de 60 % de quartz, de 25 % de feldspaths et de 15 % environ d’argile. Ce type de roche est souvent considéré comme issu de l’altération de roches de type granite ou gneiss.
  • En comparant les données des cartes géologiques au 50 000ᵉ (Chalonnes-sur-Loire, 1970 ; Angers, 1976 ; Redon, 1985, Nozay, 1988 ; Saint-Mars-la-Jaille, 1989 ; Segré, 1998), les arkoses observées sur le parement de l’église sont attribuables au groupe de Bains. Ce groupe, également appelé « complexe des schistes et arkoses de Bains », défini à proximité de Redon dans le 35, fait partie de l’unité de Lanvaux-les-Ponts-de-Cé ; une des sous-unités du Massif armoricain sur laquelle se trouve le centre-ville d’Angers.
  • Actuellement, le groupe de bains est considéré d’âge compris entre le Protérozoïque supérieur à la base et le sommet à l’Arénig (Paléozoïque ; Ordovicien inf.) (Notice feuille Segré, 1998). Il a été intrudé à la fin du Trémadoc par un granitoïde qui deviendra l’orthogneiss de Saint-Clément-de-la-Place (477 +/- 18 MA ; revue in Thiéblemont et al., 2017). Les contraintes varisques donneront à cet ensemble une linéation d’étirement nettement identifiable dans toute l’unité de Lanvaux-Les Ponts-de-Cé. Cette linéation est également visible mais plus discrète dans l’unité de Saint-Georges-sur-Loire où se trouve Savennières.
  • Le groupe de Bains est constitué de 2 niveaux lithologiques bien distincts : un membre inférieur silto-gréseux et un membre supérieur gréso-conglomératique. Dans le parement de l’église de Savennières, le faciès observé était grossier : des grès grossiers, voire des microconglomérats ; qu’il est donc possible de rattacher au membre supérieur de ce groupe.

Critères de reconnaissance :

  • Couleur :
    • Il est caractérisé par des teintes variables allant du jaunâtre au verdâtre et plus rarement violacé, voire rougeâtre lorsqu’il est très altéré. Les grains de quartz sont plutôt gris, voire sombres. La matrice silicosériciteuse varie entre le blanc, le jaune et le vert (Figure 11). La couleur est largement influencée par la patine.
    • comme le montre la section d’un bloc de l’église (Figure 8B1).

Arkoses du groupe de Bains -

 

Composition :

  • Des quartz arrondis de 0,5 à 3 mm sont facilement identifiables à la loupe de terrain. Ils peuvent être jointifs ou noyés dans une matrice silico-sériciteuse (et/ou kaolinique) très finement cristallisée avec un aspect fibreux jaune- verdâtre. En lame mince, les quartz sont déformés, à extinction roulante, mono- ou polycristallins et corrodés (quartz rhyolitiques pouvant provenir des éruptions acides cambriennes de Bretagne centrale). Compte tenu de leur altérabilité, les feldspaths sont peu visibles sur la patine en extérieur mais ils apparaissent clairement sur les sections sciées. Sur la section d’arkose de l’église, deux types de lithoclastes sont clairement discernables. Dans les notices des cartes géologiques, de tels lithoclastes sont signalés, surtout dans les niveaux conglomératiques. Des micas blancs (muscovite) sont signalés sur ce type de roche mais n’ont pas été clairement identifiés sur les blocs du parement de l’église de Savennières.

Figures sédimentaires :

  • Aucune figure sédimentaire ou critère de grand classement n’a été observé en dehors de rares blocs avec pépites et grès. Ces figures, si elles ont existé, ont été en grande partie effacées par les contraintes varisques.

Déformations et fracturations :

  • la linéation d’étirement (Figure 8A6 et 8A7 ; Figure 8B) dans ces roches permet un débit caractéristique en allumettes, en frittes ou en blocs allongés tels qu’ils sont utilisés dans le parement de l’église. Perpendiculairement à la linéation d’étirement, aucune orientation particulière n’est visible. Selon les faces exposées sur le parement de l’église, l’identification de ces roches a toujours nécessité une observation à la loupe des grains de quartz dans cette matrice silico-sériciteuse. De nombreuses diaclases et de nombreux filons de quartz découpent de manière perpendiculaire la linéation d’étirement. Ces discontinuités liées à l’orogenèse varisque ont permis le débit caractéristique de ces blocs allongés.

Altération et érosion :

  • Cette roche est très altérable ; surtout sur les faces où la linéation d’étirement est visible ; il y est assez aisé de détacher des fibres ou allumettes de roches simplement en passant la main (Figure 8B2).

Divers :

  • Variabilité et similitudes : ces roches sont assez faciles à identifier, notamment dans les coins du parement où il est possible de les observer dans les 3 dimensions. L’identification est rendue difficile lorsqu’une seule face est visible et qu’il s’agit :
    • Du plan d’un filon de quartz ; le quartz masque la roche (Figures 8A5) ;
    • D’un plan de filon ou de diaclase ; des oxydes ou hydroxydes ont pu se déposer et masquer la roche (Figures 8A1 et 8A3) ;

Couleur de l’Arkoses du groupe de Bains -

Du plan perpendiculaire à la linéation d’étirement :

  • la roche ressemble alors à une rhyolite à gros cristaux de quartz ou à un schiste à amygdales de quartz (Figure 8A4).
    • L’observation à la loupe de la matrice blanchâtre à jaune-verdâtre entre les grains de quartz a permis de lever de nombreux doutes sur l’expertise. Les blocs non identifiables ont été laissés en blanc.
    • Regroupement lors des analyses statistiques : pas de regroupement.

Localisation de gisements proches de l’église :

  • Pour ces roches, il faut aller dans l’unité de Lanvaux Les-Ponts-de-Cé ; il n’y a plus actuellement de carrière en activité de cette roche ; on la trouve à l’affleurement, notamment à proximité de Sainte-Gemmes-sur-Loire et du parc du Hutreau.
  • À proximité de Port-Thibault à Sainte-Gemmes-sur-Loire, des murets sont composés en majorité de cette roche ; ce qui laisse présumer la présence proche d’un lieu d’extraction (Figure 8C).
  • Ce matériau est présent fréquemment dans le bâti de l’Antiquité (cf. enceinte romaine d’Angers, …).

Carte des localisations --

 

Roches métamorphiques et /ou magmatiques du massif Armoricain

 

intermédiaire entre le Précambrien et le Mésozoïque, s'étend de – 542 à – 251 millions d'années. Cette ère géologique, autrefois appelée primaire, est formée de six systèmes (cambrien, ordovicien, silurien, dévonien, carbonifère et permien). Le Paléozoïque est une ère capitale pour l'évolution de la vie, avec, en particulier, la conquête des continents par les organismes, continentaux ou aquatiques, nombreux et variés, qui ont un cachet encore archaïque. Certains disparaîtront à la fin ou avant la fin de l'ère (graptolites, chitinozoaires, trilobites, fusulinidés, archéocyathidés, tétracoralliaires), d'autres survivront (agnathes, reptiles, poissons, gymnospermes, phanérogames). Le Paléozoïque est marqué par la formation de deux grandes chaînes de montagnes, d'abord la chaîne calédonienne, dont on retrouve les racines en Scandinavie et au Groenland, puis la chaîne hercynienne, qui structure toute l'Europe. Le Massif armoricain, le Massif central et les Vosges en sont le témoignage en France. À la fin du Paléozoïque, toutes les terres continentales sont soudées en une masse unique, la Pangée. Ces terres vont être affectées par des glaciations.
  • Ces roches sont attribuées au Paléozoïque. Elles sont plutoniques, filoniennes, volcano-sédimentaires ou sédimentaires. Dans tous les cas, elles ont subi et enregistré de manière variable les contraintes de l’orogenèse varisque : magmatisme, hydrothermalisme, plis, fractures, métamorphisme…
    1. Schistes et schistes gréseux verts
    2. Schistes ardoisiers d’Angers
    3. Cinérites probables
    4. Granits gris
    5. Quartz filonien

 

Source : Rapport Final d’Opération par Arnaud REMY

 

Caractéristiques pétrographiques

  • Minéralogie :
    • Majoritairement du quartz et du feldspath potassique (orthose), parfois du plagioclase, avec une matrice siliceuse.
    • Présence de micas (muscovite, biotite) et d’oxydes de fer qui peuvent donner une teinte rousse à certains bancs.
  • Texture :
    • Grains anguleux à subarrondis, taille variable (0,2 à 2 mm), cimentés par de la silice ou de l’argile.
  • Propriétés :
    • Pierre très résistante à l’érosion, facile à tailler, ce qui explique son usage dans la construction monumentale.

Localisation dans la construction

  • Chaînes d’angle et encadrements :
    • L’arkose de Bains est utilisée pour les chaînes d’angle, les encadrements de baies et certains claveaux d’arc de la nef, là où la maçonnerie demande plus de régularité et de résistance.
    • Présence ponctuelle dans les murs de la nef, en alternance avec le schiste et le tuffeau, surtout dans les parties soignées (angles, encadrements de fenêtres).
  • Présence ponctuelle:
    • dans les murs de la nef, en alternance avec le schiste et le tuffeau, surtout dans les parties soignées (angles, encadrements de fenêtres).

Où le trouve-t-on dans l’église ?

Placeholder image

 

  • Nef (mur principal du haut Moyen Âge)
    • Le schiste constitue la majeure partie de l’appareil de la nef, utilisé sous forme de moellons irréguliers, alternant avec des bandeaux de briques
    • Il est visible sur les trois murs principaux de la nef (nord, sud, ouest) et en soubassement.
  • Chevet roman
    • Le schiste est également présent dans les fondations et le soubassement de l’abside romane.
  • Bas-côté nord et chapelle nord
    • Utilisé dans les maçonneries du XVe siècle.
  • Clocher et chapelle sous clocher
    • Le schiste est utilisé en soubassement et dans les élévations basses.

 

 

 

 

 


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