HISTOIRE DU presbytere DE SAVENNIERES

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 presbytère

Le presbytère actuel de Savennières date du XVIIIe siècle. Sa façade où l'on distingue deux époques de construction porte deux dates : 1718 pour la partie gauche et 1751 pour la partie droite avec la mention « M. Halnost, curé ». Qu'était le presbytère avant cette reconstruction ?

Le premier texte écrit donnant des précisions sur le logement du prêtre desservant l'église se trouve dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Serge et Saint-Bach au XIe siècle entre 1056 et 1082. Les moines de Saint-Serge ont acquis, à perpétuité, la charge du prêtre des églises de Savennières, à savoir les églises de saint Pierre, apôtre, de saint Jean-Baptiste, de saint Romain, martyr, comme l'a tenue Renaud Roux, prêtre de ce lieu, des seigneurs de ces églises, Oger Bardoul de Champtocé, Durand Brunel de Montjean.

Suivent les conditions : « En outre, existe une convention pour que les seigneurs dont il a été question donnent aux moines, à Saint-Pierre, qui est le siège de la paroisse, autant de leur terre que nécessaire pour tous les services utiles aux moines, pour le four, les granges, l'hospice, et pour tout ce qui est nécessaire aux moines ; et, semblablement, à Saint-Romain, les habitations des moines seront adjacentes aux églises, et personne n'aura de maison entre les habitations des moines et les églises.

pignon Sud-Ouest

On imagine le développement de l'enclos paroissial comme c'est l'usage au Haut-Moyen Âge, comprenant l'église, le cimetière et le logement des desservants, sans doute en sa localisation actuelle.

Nous avons, dans les archives de Serrant, les déclarations à partir du XVIe siècle de « seigneurs-curés » rendant aveu à la seigneurie de Savennières appartenant au comté de Serrant puis à la seigneurie de Coulaines et La Possonnière qui précisent la constitution de la maison presbytérale et sa localisation entre l'église, le cimetière (actuel Mail), la rue du Puy-Gauthier et pour la partie nord les propriétaires du moment.

Date

 

Évolution de la constitution du domaine presbytéral

Au cours des XVIe et XVIIe siècles

Les curés successifs donnent des indications sur les bâtiments pour lesquels ils paient « 6 deniers de cens » chaque année au terme de Notre-Dame l'Angevine, le 8 septembre. Ces bâtiments comportent maison, pressoir, cours et jardins en un seul tenant ; puis deux corps de logis à partir de 1629 et, en 1683, transformation en grange de la chapelle Saint-Jean.

La construction du presbytère au XVIIIe siècle

La première partie du bâtiment actuel porte la date de 1718 (Louis Courtour étant curé). À sa prise de fonction, le curé François Halnault nous donne un descriptif détaillé du presbytère d'alors signé du 25 septembre 1747 :

  • La maison presbytérale consistant en deux corps de logis dont l'un est tourné vers le midi et a été fort agrandi dans la cour, l'autre tourné vers l'orient qui est ancien et fort bas,
  • Une cour au-devant des dits logis,
  • Une grange dans ladite cour tournée vers le couchant, une autre petite cour à l'orient de la grange et du premier bâtiment,
  • Un jardin carré (...)à l'orient du dit jardin carré, un autre jardin, au coin duquel est un cabinet couvert d'ardoises (...).
  • Item une grande grange, autrefois la chapelle Saint-Jean annexée à la cure, joignant vers le midi une petite rue qui la sépare de l'église. »
  • Puis François Halnault fait construire à la place du deuxième corps de logis, sur la cave, la deuxième partie du bâtiment actuel datée de 1751.

Description du presbytère à la Révolution

  • Un principal corps de bâtiment servant autrefois de logement au curé, composé au rez-de-chaussée d'un premier vestibule, d'un second vestibule ensuite où se trouve l'escalier servant à l'exploitation d'un appartement au premier sous lequel est une fruitière et le passage qui communique à la cave qui se trouve sous le plancher du salon de compagnie.
  • Une cuisine avec fourneaux, potager et évier,
  • Une salle à manger avec cheminée.
  • Un salon de compagnie à cheminée, etc ; et des latrines !

 

Les revenus des curés

Bénéficiant d'une situation financière souvent plus confortable que celle de leurs paroissiens, les prêtres à l'aube de la Révolution s'acquittent des devoirs charitables lorsque la misère générale s'accentue. Ils perçoivent les dîmes, dont le taux, contrairement à ce que laisse penser le nom, varie selon les régions et les productions (1/10e ou 1/11e ou 1/12e des récoltes et de l'élevage). Il faut y ajouter les dîmes vertes sur les linières et les chènevières, fréquentes sur nos bords de Loire.

Après moult péripéties, que le 26 mai 1821 où l'acte d'acquisition est signé par Jean Chevallier, maire de Savennières.

Auteur : Louis Barrault

Sources : Archives municipales. Dictionnaire historique Célestin Port. Archives départementales de Maine-et-Loire

 

Bonnet et Vallée, et le vin de Savennières

René-Louis Bonnet a acquis par adjudication, le 11 mai 1791, le temporel de la cure constitué pour la majeure partie de vignes. Le 14 mai 1791, craignant des difficultés de jouissance de biens acquis, il demande une rectification de son contrat d'acquest pour que figure explicitement le pressoir absolument nécessaire à l'exploitation, lequel n'était pas mentionné dans son testament. On relève, entre autres choses : « dix-sept barriques de vin non vendues dans la cave de « sa maison de campagne de Savennières », évaluées à huit cent cinquante francs. »

Quant à Antoine Vallée, ses grandes connaissances sur le vignoble sont attestées. En 1809, Bosc de l'Institut de France rend hommage à son ami Antoine Vallée, d'Angers, à propos des renseignements qu'il lui a fournis sur les vignes d'Anjou, pour son article Vignes, du nouveau dictionnaire d'agriculture de l'Institut de France.

Il avait publié dès ses débuts un opuscule en vers et en prose où il célébrait les bords et les îles de la Loire. Il a donné plus tard, devenu plus pratique, un Traité élémentaire sur le sucre de raisin, sa fabrication, ses propriétés et ses usages (Paris, in-8, 1808), développement d'une plaquette de 7 pages in-8, répandue par lui dès 1802.

 

Achat du presbytère de Savennières - 1819-1827

M. Vallée avait acheté en viager le presbytère de Savennières, le 17 octobre 1797, à René-Louis Bonnet.

Le 6 février 1819, est décédé l'ex-curé René-Louis Bonnet, occupant l'ancien presbytère. Immédiatement, le conseil municipal de Savennières envisage de l'acheter. Le but est triple : le logement pour le curé, l'aménagement des dépendances pour loger la mairie et l'instituteur-secrétaire de mairie.

Trois paroisses couvrent le territoire d'alors de la commune de Savennières qui compte 2513 habitants en 1820 : Epiré, qui dispose d'un presbytère ; La Possonnière où la famille de Romain a construit l'église Saint-Jacques, de 1801 à 1803, puis le presbytère ; la paroisse de Savennières qui est sans presbytère.

 

Négociations avec M. Antoine Vallée, le propriétaire

Le 15 mai 1819, le conseil municipal de Savennières autorise M. Le Maire à traiter avec M. Vallée l'achat de l'ancienne maison presbytérale sous la condition que le montant ne dépasse point la somme de six mille francs, vu l'état de dégradation dans lequel se trouve cette maison. M. Vallée refuse de vendre pour cette somme.

Le 23 août 1819, M. Chevallier, maire, sollicite du baron de Wismes, préfet, l'autorisation de réunir de nouveau sur ce sujet le Conseil municipal avec les dix propriétaires les plus imposés.

Liste des propriétaires

Le Préfet en demande la liste.
« Il s'en trouve deux de plus, je les fais figurer ici dans le cas où il s'en trouverait d'absents », précise le Maire.

Le Conseil du 31 octobre 1819 fait une nouvelle proposition : 8000 f.
  • Art. 1 : La maison presbytérale sera acquise en tout ou en partie au profit de la commune.
  • Art. 2 : les membres délibérants nomment pour commissaires MM. Duboys et Quincé, lesquels sont autorisés à traiter avec M. Vallée, aux conditions les plus avantageuses jusqu'à concurrence de la somme de huit mille francs, sans pouvoir excéder cette somme.
  • Art. 3 : dans le cas où le propriétaire se refuserait à traiter autrement que pour un prix comptant et où les commissaires ou l'un d'eux ferait l'avance du prix, le Conseil promet d'en faire le remboursement dans le délai de trois ans au plus tard et d 'en payer l'intérêt au taux légal.

Le 24 janvier 1820, M. Vallée nomme comme mandataire Désiré Vallée, demeurant à Angers, auquel il donne pouvoir de vendre en son nom la maison curiale de la commune de Savennières moyennant la somme de huit mille francs.

Aussi, dès le 26 février 1820, le curé Renou, desservant de Savennières, occupe provisoirement le presbytère.

Mais les dernières étapes de l'acquisition vont se révéler difficiles. Faut-il acheter la totalité ou une partie ? Au Conseil municipal du 14 mai 1820, on examine les moyens de compenser l'augmentation de prix :

  1. vente d'une portion des bâtiments : la portion du bâtiment situé au couchant de ladite cure composée d'une chambre carrelée, d'une cave voûtée au-dessous, d'un cellier et d'un grenier au-dessus et d'une grange où est un pressoir, plus une cour et une pièce d'eau et d'une portion à prendre dans le jardin de ladite cure seront vendues à la condition d'imposer aux acquéreurs de se clore au nord le long du jardin et au levant le long des logements de la cure.
  2. vente de communs sur Savennières et Lalleu : une portion des communs, près du bourg de Savennières, à l'endroit nommé « la Rée » contenant 80 ares ou douze boisselées. Une autre portion de communs, près du village de Lalleu sur les Frou, contenant environ deux ha ou trente boisselées.
  3. Impositions perçues par Marc Le Franc, sur les impôts fonciers et mobiliers.

Les conseillers de La Possonnière expriment leur désaccord sur ce dernier point, préférant augmenter le montant du recours à l'impôt, mais acceptent, au conseil suivant, une autre localisation des communs à vendre plus éloignée du village de Laleu vers le Port-Girault.

Le premier point fait réagir les paroissiens de Savennières.

Devant le projet du Conseil municipal d'acheter ou de ne conserver qu'une portion de l'ancien presbytère de Savennières, une majorité des habitants du bourg de Savennières prient les dits membres du Conseil et propriétaires adjoints de faire l'acquisition entière du presbytère tel qu'il existe, et qu'ils faisaient l'offre de donner mille francs pour être employés à la dite acquisition et, en outre, à contribuer d'une somme de cent francs pour la construction d'une pièce d'eau ou autre amélioration à faire dans la dite maison curiale dans la persuasion qu'ils sont que rien ne sera aliéné par la suite et que la commune conservera l'acquisition projetée en entier

Réponse favorable leur est donnée au Conseil municipal du 8 octobre 1820.

Les membres du conseil et propriétaires adjoints arrêtent que la totalité de l'ancienne cure sera achetée et modifient en ce sens l'arrêté pris par eux le 14 mai dernier. René-François Delaunay-Mauxion, ancien architecte, procède à l'expertise de l'ancien presbytère : description, consistance et estimation des réparations .

Rapport

Dans son rapport d'expertise, on note :

  • Le cœur de cheminée et la plaque qui fait partie du carrelage du foyer, l'un et l'autre en fonte, et la crémaillère ne font point partie de l'acquisition, le propriétaire se les retenant.
  • Un salon de compagnie à cheminée dont la tapisserie en toile peinte ne fera point partie de la vente.
  • Les toiles peintes et le cœur de cheminée sont toujours dans le bâtiment actuel.

L'acte d'achat et ses conditions le 26 mai 1821

Ancien presbytère

 

Par devant M. Jean-Baptiste Royer et son confrère, notaires à Angers, l'acte d'acquisition est signé par M. Jean-Justin Chevallier, maire de la commune de Savennières, et M. Désiré Vallée, fondé de pouvoir de M. Antoine Vallée :

« Sous la condition expresse réciproquement acceptée que le présent acte ne sera définitif qu'après autorisation du roi»...

Cette vente est faite sans aucune garantie de la part du vendeur autre que celle qui résulte à son profit des actes ci-dessus et datés et (garantie) de tous troubles provenant de son fait, et dans le cas même, vu les héritiers du sieur Bonnet qui auraient quelques prétentions sur les terres du jardin dépendant de la maison, la commune s'en défendra à ses risques et frais, sans recours contre le vendeur.

Ladite vente est en outre faite moyennant la somme de huit mille francs, laquelle somme le sieur Chevallier oblige ladite commune de la payer au sieur Vallée dans le cabinet entre les mains et sous les quittances de Me Duboys, avocat à la cour royale d'Angers.

Et attendu que le desservant de la commune de Savennières demeure dans la maison depuis le vingt-six février mil huit cent vingt, et en vertu du bail verbal qui lui avait été consenti, les parties ont composé pour le prix de cette jouissance verbale depuis ladite époque jusqu'à ce jour à la somme de cinq cent francs que la commune paiera également dans le délai de trois mois au sieur vendeur. La commune paiera aussi pour cette jouissance verbale les impositions de l'année mil huit cent vingt. »

Me Duboys, propriétaire de La Bizolière, l'un des négociateurs, avait prêté à la commune 8 000 F pour l'achat du presbytère le 25 février 1820.

L'achat et le devis des réparations sont approuvés au Conseil municipal du 28 mai 1821.

Le montant de la dépense à faire tant pour payer le prix de ladite maison que pour les réparations à y faire et les frais indispensables ne pourra excéder la somme de quinze mille francs, à savoir :

  1. Pour le prix de l'acquisition, 8500
  2. Pour les réparations, travaux à faire 4794.23
  3. Pour les vacations d'experts, frais 1705.77 et d'actes autres dépenses imprévues,

Total =15 000.00

Dès le 29 mai 1821, Louis-René Lebiez procède à l'arpentage, plans et estimation d'une portion des communs près du bourg de Savennières à l'endroit nommé « la Rée » et d'une autre portion de commun situé près du village de Laleu sur les Froux.

Le Conseil municipal du 3 juin 1821 confirme l'achat et l'attente de l'accord de Sa Majesté le Roi pour l'achat de la maison presbytérale et délibère sur les moyens les plus avantageux pour faire face à cette dépense :

  1. Il sera seulement procédé à la vente d'une portion des biens communaux ci-après désignés : Commun de la Petite Roche près du bourg de Savennières contenant au total deux arpents, vingt perches de quatre-vingts mètres.
  2. Deux autres portions dans les communs de Lalleu et du Frou contenant vingt-cinq arpents, soixante-sept perches quatre-vingt mètres et cinq arpents quatre-vingt-dix-sept perches soixante mètres, lesquelles portions aliénables sont estimées valoir la somme de sept mille francs à raison de mille cinquante francs l'arpent métrique ou hectare.
  3. Également arrêté à l'unanimité, il sera procédé par la commune à une imposition extraordinaire de huit mille francs, le tout payable en trois années par portions égales, à commencer dès l'année 1822.

Enquête de commodo et incommodo

Le Préfet nomme M. Tardif de la Chomerie, juge de paix du canton de Saint-Georges-sur-Loire, pour faire une enquête de commodo et incommodo relative à l'aliénation demandée par le Conseil de la commune de quelques portions de terrains communaux. Il se tiendra salle de la mairie le lundi 24 septembre 1821 à partir de 9 h du matin. Il devra établir dans son procès-verbal les questions suivantes :

  • La commune de Savennières n'a-t-elle d'autre moyen pour faire face en partie à la dépense en question que de vendre les portions de terrains précités ?
  • Cette aliénation ne portera telle aucun préjudice à la commune ?

M. Tardif rend son procès-verbal d'enquête le 26 septembre 1821. Dans les 16 pages de ce rapport, le commissaire-enquêteur précise les conditions par lesquelles il a pu recevoir les votes de tous ceux qui se présenteront (affichage des arrêtés et plans figuratifs). Il mentionne, pour chacun, la qualité, l'adresse et la réponse à chacune des 2 questions et fait signer la transcription qu'il a faite des réponses. Il a ainsi recueilli l'avis de 55 habitants de Savennières et le commentaire ajouté au document par une autre écriture : « 55 personnes se sont présentées et ont émis un non affirmatif ».

Mais d'ultimes difficultés vont encore se présenter avec les communs de Laleu.

La vente des communs de Lalleu, même les plus éloignés du village, suscite l'opposition des habitants de Laleu.

Lettre

Le 15 octobre 1821,

Des habitants de Laleu ont adressé une supplique à M. Le Préfet :

Les soussignés, propriétaires et habitants du village de Laleu, commune de Savennières, protestent auprès du Préfet : « Au Frou, les communs consistant en une centaine de boisselées de terres vagues sur les bords de la Loire, sont pendant toute l'année le seul refuge de la vache des nombreux vignerons de l'endroit, ils peuvent prouver que la jouissance de ce frou est une propriété possédée et possédée même à titre onéreux par les seuls habitants de Laleu avant même 1533, qu'en cette qualité eux seuls ont cédé et aliéné des portions par actes authentiques et à diverses époques, notamment en 1678, 1762 et 1786 et sans aucune intervention de l'administration de Savennières dont ils dépendaient alors comme ils en dépendent aujourd'hui et qui n'avait troublé encore leur propriété. Seulement, il y a douze ans à peu près, M. le prédécesseur du présent maire actuel ayant eu l'ordre d'affermer les communs crut que cet ordre regardait les Frous de Laleu, il en fit publier l'adjudication. Instruits à temps, les soussignés donnèrent communication de leurs titres à M. Letourneux de La Perrière, qui, après en avoir pris connaissance, reconnut son erreur et retira de suite l'adjudication annoncée.

Ils font ensuite remarquer que les deux tiers de la population de Savennières est contre cette aliénation, car cette commune est partagée en trois cantons également populeux : Savennières, La Possonnière et Laleu . Il n'y que les messieurs de la paroisse de Savennières qui ne représentent réellement que le tiers de la commune, quoique qu'ils composent la majorité du conseil municipal, qui ont voté pour que le presbytère fut acheté au moyen de la vente de nos Froux, que la paroisse de Savennières n'a en rien aidé la paroisse de La Possonnière pour la construction de son presbytère (1808).

Ils concluent : « C'est pour un intérêt purement relatif au bourg de Savennières, malgré l'opposition évidente des deux tiers de la commune qu'on vous propose, M. le Préfet l'aliénation de quelques misérables boisselées, seule ressource d'une centaine de familles indigentes, laborieuses, sans défense.»

Signé :

Signatures

Pendant ce temps, la mairie et l'instituteur sont logés à la cure depuis la Toussaint 1821.

Le Préfet, dans sa réponse du 12 décembre 1821 à la supplique des habitants de Laleu, demande au Conseil de vérifier les arguments de propriété et suggère une répartition des efforts équilibrée entre les diverses « sections » de la commune, aussi propose-t-il de rééquilibrer pour les communs en prenant dans le commun de la Petite-Roche les (2 arpents, vingt perches) et « en prenant une égale portion ou une portion moindre dans celui du Froux ».

Le Conseil municipal du 31 décembre 1821 est consacré, suivant la demande du Préfet, à l'examen de cette supplique.

Il réfute un à un les arguments des habitants de Laleu :

  1. Que les deux hectares soixante ares de la délibération du 14 mai 1820 ont été réduits à cinq arpents à prendre dans la partie la plus éloignée du village de Laleu par un vote à l'unanimité lors du conseil du 3 juin 1821.
  2. Les dits communs ont de tout temps été considérés comme appartenant à la commune en général et non à aucune section en particulier. Les aliénations partielles réalisées sur les communs en 1786 et en 1801 n'ont soulevé aucune opposition des habitants de Laleu.
  3. La contribution foncière pour les communs est acquittée par la commune.
  4. L'allégation de titres n'est d'aucune considération.
  5. Aucun des 55 signataires de l'enquête du 26 septembre 1821 n'a transmis la position des habitants de Laleu.
  6. Que l'opposition de quelques membres lors du conseil du 14 mai 1820 était fondée sur le fait que l'aliénation envisagée concernait les parties du commun les plus voisines du village de Laleu, mais qu'ils ont abandonné leur opposition lors de la délibération du 3 juin 1821, l'aliénation ne portant que sur des parties les plus éloignées du village.

« La supplique demeure sans objet », et le Conseil invite le Préfet à passer outre.

Les habitants de Laleu et du Port Girault rédigent le 28 janvier 1822 une longue réponse à la délibération du Conseil municipal en date du 31 décembre 1821 :

  • On a déjà observé qu'il ne s'agissait nullement des intérêts de la commune de Savennières : cette commune est partagée en plusieurs paroisses, L'achat du presbytère de l'une de ces paroisses doit-il être à la charge d'une section de la commune qui n'est pas de cette paroisse ? voilà la question. L'administration de Savennières a toujours été étrangère aux aliénations légales qui ont eu lieu à diverses époques et de donner des détails sur celles de 1762 (et non 1786) consenties pour installer le chapelain de Laleu ou celle de 1673 pour la construction de la levée aux frais des habitants de Laleu pour se protéger des crues de la Loire et celle de 1801 consentie pour dédommager M. de Lozé qui avait réparé la levée. Suivent des questions et des récriminations : « Pourquoi, vous qui avez des fonds pour les dépenses communales, laissez-vous la levée, qui garantit votre prétendue propriété, éprouver sous nos yeux tant de dégradations que le moindre entretien annuel pourrait prévenir».
  • S'il est quelques portions des froux dont nous puissions absolument nous passer, n'est-il pas de toute justice que le produit de la vente soit consacré à réparer cette levée dont la ruine prochaine, si elle est plus longtemps négligée, entraînera la ruine des froux (...) . Et de citer un livre de tenue d'assises : que les Froux de Lalleu sont un commun local dont la jouissance est acquise depuis un temps immémorial aux seuls habitants de Lalleu et du Haut Port-Girault (1678 avec le seigneur du fief).

On aurait eu tort de participer à l'enquête de Comodo et Incomodo parce que cela aurait été reconnaître un droit que nous ne pouvons admettre ! » Etc.

Le 11 mars 1822, arrive du ministère de l'Intérieur la réponse à la question du maire de Savennières transmise par le Préfet.

Question : Une commune dont le territoire est partagé entre deux succursales, doit-elle pourvoir tout entière aux dépenses nécessitées par les frais du culte de l'une des succursales ?

Réponse : « Les sortes de dépenses sont à charge de toute la commune, et non pas de telle ou telle section. »

Le Conseil municipal du 13 mai 1822

Approuve le projet de vente estimé à 840 francs du commun de la Petite-Roche n'ayant aucune opposition pour le dit commun. La demi-page de délibérations concernant les communs de Laleu est rayée lors de l'approbation du compte-rendu à la séance suivante. On y déchiffre que les habitants de Laleu ont produit des titres à M. le Préfet, lequel les a transmis à M. le Maire et ses conseillers. Une lecture en a été faite : ils ont été reconnus « assez valides » pour ne pas intenter une action.

Le Conseil renonce à la vente de ladite portion de Laleu.

 

L'ordonnance royale

L'ordonnance par laquelle Sa Majesté autorise la commune de Savennières à acheter l'ancien presbytère et les moyens de faire face à cette acquisition et aux réparations nécessaires est datée du 4 décembre 1822. Le maire la met en place avec le Conseil le 2 mai 1823.

Pour compléter le paiement et acquitter les frais, intérêts et réparations, la commune est autorisée à s'imposer extraordinairement au « centime de francs de ses contributions », la somme de 12 500 F en 4 ans. (le montant envisagé le 3 juin 1821 était de 8 000 F payables en 3 ans).

Le lundi 26 mai 1823 à dix heures du matin

Il est procédé par Me Lebiez, notaire royal, à la vente par adjudication de deux portions de commun de la Petite-Roche. La première portion est achetée par Mme Veuve Denis pour 750 francs et M. Le curé Renou s'adjuge la deuxième portion pour 500 francs.

Le 9 mai 1826

À l'ordre du jour du Conseil, c'est le solde définitif de l'achat du presbytère et des réparations à faire.

Sur les fonds votés le 13 mai 1822, il manque 400 francs pour se libérer entièrement. Les membres du Conseil et les propriétaires adjoints, ont été unanimement d'avis de s'imposer cette dite somme de 400 francs plus 100 francs pour diverses réparations urgentes à la cure, dont un pignon. Le 4 juillet 1826, le Préfet refuse le recours à l'imposition extraordinaire pour payer le solde : « Il faut économiser ! » sur les dépenses ordinaires. L'emprunt de 8000 f auprès de Me Duboys pour l'achat du presbytère du 25 février 1820 est clos en 1827 (remboursement capital et intérêts).

 

 

Source : Louis Barrault

Sources : Archives municipales

 

Plaques Gravées

écusson d'ardoise

 

 

Déjà, à Bouchemaine, à Épiré et à La Possonnière, l'HCLM avait fait placer des plaques gravées sur certains bâtiments remarquables. Aujourd'hui, c'est Savennières qui bénéficie de ce don. Avec, bien sûr, l'accord de leurs propriétaires, trois sites se sont vu apposer l'écusson d'ardoise, marquant ainsi leur intérêt historique et architectural. En 1986, ont été inscrits à « l'inventaire des monuments historiques » : les façades et toitures ainsi que le salon, au rez-de-chaussée, avec sa cheminée et son remarquable décor de toiles peintes.

 

 

 

 

 

 

LES PEINTURES SUR TENTURES DE SAVENNIERES

peintures

 

 

peintures sur tentures

Le presbytère de Savennières abrite un ensemble exceptionnel de peintures à l'huile sur tentures.

Elles garnissent la totalité des murs de la grande salle et sont posées à même les parois, du plancher au plafond.

De minces lattes en bois verni entourent chaque panneau. L'ensemble des huit panneaux couvre 19,40 m de long sur 2,50 m de haut.

Ils ont été exécutés spécialement pour la pièce, très probablement sur commande, comme cela se faisait fréquemment au XVIIIe siècle. Nous emploierons le terme «peintures sur tentures» pour bien les différencier des «peintures sur toiles» expression employée souvent pour désigner les peintures faites au XVIIIe dans les ateliers d'impression sur toiles de Tournemine à Angers.

On retrouve dans la région d'autres peintures avec les mêmes paysages, les mêmes oiseaux, les mêmes nuances de bleu et de beige, mais elles ne sont jamais de la qualité de celles de Savennières et, malheureusement, souvent moins bien conservées. Les déménagements et réfections au cours des diverses installations dans différentes demeures n'ont pas été sans dommage et cela ne donne que plus de valeur à nos tentures. Le Musée des Beaux-Arts d'Angers abrite un ensemble leur ressemblant étrangement. Les peintures sur tentures du presbytère de Savennières ont été réalisées par un auteur de grande qualité. Comment ? Pourquoi ? Par qui ? Il est difficile d'apporter une réponse précise à toutes ces questions ; essayons de les situer dans leur époque pour mieux comprendre leur présence dans cet endroit et mieux les découvrir lors de nos visites.

Le propriétaire du bâtiment, à la deuxième moitié du XVIIIe siècle, a sans doute eu l'occasion d'occuper un peintre de valeur afin de réaliser un «salon de compagnie» digne de l'importance de Savennières. En effet, la Loire et son port étaient proches et la levée portant la ligne de chemin de fer n'avait pas encore éloigné la vie des bords de l'eau. Cette proximité favorisait beaucoup d'activités et Savennières devint même, lors de la Révolution, chef-lieu de canton. Angers connaissait une vie intense qui débordait dans nos communes des bords de Loire.

Le milieu du XVIIIe siècle a connu dans notre région une extension rapide des fabrications d'indiennes ,mais après une période active viendra un temps de mévente et de grandes difficultés précédant les événements de 1789.

Les Peintures

La façade et la toiture du presbytère ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 septembre 1986. Les peintures sont inscrites parmi les objets classés depuis le 12 août 1987, grâce à Monsieur l'abbé Antoine RUAIS, Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de Maine-et-Loire.

Dans sa description, il les date du XVIIIe siècle et note : ce sont des peintures à l'huile, couvrant les murs de la grande salle du presbytère ; ce sont des toiles de chanvre ou de lin ; l'armure est un sergé de chevrons dont la pointe est dans le sens de la chaîne. Les bandes de toile de 79 centimètres de large sont cousues horizontalement, trois hauteurs et une petite bande rajoutée dans le bas. Ces toiles sont fixées au mur par une baguette moulurée peinte en noir et clouée. Aucune coupure ou reprise ; le tout a été fait pour la pièce, probablement sur place. Les bordures sont en deux tons de brun rouge pour suggérer le sens d'où vient la lumière, cela comme dans les tapisseries de lisses. Les scènes sont dans les tonalités bleues et rouges.

L'entrée dans le salon est une surprise, l'œil s'adapte rapidement à la pénombre et perçoit de plus en plus intensément l'étonnante fraîcheur des couleurs. La qualité et la richesse de chaque scène représentée surprend ; la composition de chaque panneau est merveilleusement équilibrée. On est immédiatement amené à penser aux «verdures». Les verdures sont, depuis le début de la tapisserie, des thèmes constants, dans les productions d'Aubusson en particulier. Ces paysages arborés, sans personnage, sont agrémentés de pièces d'eau, de constructions à l'arrière-plan et parfois de petits animaux en avant-plan, donnant ainsi beaucoup de relief à l'ensemble.

Nous avons présenté des photographies à un spécialiste du musée d'Aubusson qui s'est exclamé : «C'est un bel Aubusson». Ce n'est pas une tapisserie, mais un ensemble de «peintures sur tentures» de belle qualité. La composition générale est tout à fait semblable à celle des XVIIe, XVIIIe siècles. Nous n'avons pas trouvé dans les importantes archives d'Aubusson un dessin ressemblant à ce modèle, mais dans divers documents se trouvent bien les détails figurant dans nos peintures. Les peintres à l'époque ne travaillaient que très peu à l'extérieur, ils assemblaient des sujets pris dans leurs collections et composaient l'ensemble à la demande. Un point important nous a frappé : le détail des bordures en deux tons de brun pour simuler un éclairage et donner du relief est très particulier et fait penser aux tapisseries des ateliers de Felletin qui, depuis l'arrêté de 1742, devaient comporter ce même type de lisière brune pour les différencier de celles d'Aubusson, ces dernières comportant des lisières bleues. Serions-nous en face d'un modèle pensé pour l'exécution d'une tapisserie ? Oiseaux, arbres et fontaines se retrouvent dans bien des châteaux ou demeures que nous avons pu visiter dans notre région, mais pour ce qui est des peintures, nous n'avons jamais trouvé ailleurs la qualité de celles de Savennières. Une tapisserie d'Aubusson au château de Saumur comporte un oiseau frère de ceux de nos peintures.

Celui qui s'est exprimé ici, de façon trop traditionnelle, peut-être, pour l'époque, avait de très grandes connaissances générales. A-t-il été inspiré par son mécène ? Dans un des panneaux figure une belle représentation d'un moulin à eau, à la toiture ouverte, reproduction des "tempêtes" des siècles précédents, comme par exemple celles de Giorgio BARBARELLI du XVIe siècle.

autre tableau

La fin du XVIe et le XVIIe siècle ont connu une certaine répétitivité dans ces représentations. Ce terme "tempête", ou "tue-vent" a désigné, parfois, l'abri de nos fendeurs d'ardoise, constitué par un petit toit rectangulaire très incliné et supporté par deux poteaux. C'est exactement la forme du toit supérieur du moulin à eau des Toiles de Savennières.

Ces peintures de 19,40 m de long comportent des arbres, des champs, des jets d'eau, des chaumières, des usines, des châteaux et moulins divers. Les oiseaux en avant des plans d'eau donnent un relief saisissant à l'ensemble. Ils sont 45 dans des attitudes bien diverses, souvent d'ailleurs naïves et assez sévères. Ces expressions sont-elles le reflet d'une vie peu facile de l'auteur ?

Depuis quand ces Peintures ?

La partie du presbytère qui abrite les peintures porte sur sa lucarne la gravure suivante : «1751 MR HALNOST CURE».

Cette construction a été effectuée une trentaine d'années après la partie gauche du bâtiment.

Le presbytère comprenait, avant 1789, une construction remplacée depuis par l'actuelle mairie.

Des documents découverts tout récemment nous permettent d'affirmer l'existence de ces peintures au tout début du XIXe siècle. En effet, des plans et un acte de vente signalent le "salon de compagnie" en 1821. Curieusement, un texte indique que les "belles peintures, et le trumeau" ne font pas partie de la vente.

Qui occupait alors le presbytère ? Succédant en mai 1747 à son oncle Joseph HALNAULT, le curé François HALNOST, ou HALNAULT d'après Célestin PORT, fait construire cette aile en 1751 et décède le 9 août 1763. Il est remplacé par François MÉNARD qui, malade, résigne en juin 1781 et décède le 9 février 1782, à 55 ans. Nous trouvons ensuite, en juin 1781, BONNET René Louis, âgé alors de 45 ans, abdique toute fonction ecclésiastique le 5 pluviôse de l'an II, (le 24 janvier 1794), et devient fonctionnaire de la municipalité en 1796, procureur et commissaire auprès de l'administration municipale.

Ces peintures ont certainement été commandées par l'une de ces trois personnes.

Les prieurs du Prieuré Saint-Romain voisin, BENOIST Hubert en 1743, LABBE Jean-Julien en 1772 et MAUCLERG Jean-Baptiste en 1773, ne semblent pas avoir occupé cette maison.

Le chapelain Jean HULIN demeurait à Savennières en 1790, et dans la propriété toute proche des Vaults, le chanoine MARTIN, retiré dans ces mêmes années. Notons aussi le vicaire Jean Hilaire PAVY à Savennières en 1802, il est dit aumônier de lycée, et décédé à La Possonnière le 25 octobre 1837.

Les recherches concernant la vie de toutes ces personnes devraient permettre de trouver un jour de nouveaux éléments pour définir les conditions d'exécution de ces très belles peintures.

Nous notons tout de même que Joseph HALNAULT, l'oncle de François HALNAULT, avait fait faire, de ses propres deniers, les meubles de la sacristie de l'église.

Peu après, son neveu fait réaliser la construction, en 1751, de l'aile du bâtiment qui nous intéresse et semble donc vouloir s'installer durablement. La qualité de la décoration de ce "salon de compagnie" peut nous faire supposer bien des réunions de personnages aimant les arts et la musique.

Nous pouvons imaginer bien des conversations et discussions sur les "idées nouvelles" comme dans tant de salons angevins. Pas d'autres meubles que des sièges : c'était bien un salon.

Le manque de renseignements dirige nos recherches vers les toiles du docteur HEBERT de la ROUSSELIERE, tellement semblables aux nôtres. Cet élément d'importance nous fait penser plus aux artistes en place qu'à un peintre itinérant ou à un achat à un auteur d'une autre région. N'oublions pas que la réalisation de tels ensembles demandait de 12 à 18 mois de travail.

 

Les Peintures sur tentures du docteur HEBERT de La Rousselière

Les peintures sur tentures conservées au musée d'Angers sous l'appellation «legs HEBERT de la ROUSSELIERE» proviennent d'une maison détruite il y a une vingtaine d'années à Angers. Un des panneaux de ces peintures est décrit comme grand paysage en trois vues séparées par des arbres, un autre comme paysage avec maison de maître et grille.

Ce sont là des termes que nous pourrions choisir pour décrire les nôtres. Nous remercions Madame BESSON, conservateur aux musées d'Angers, de nous avoir montré des photographies de cet ensemble. C'est avec surprise que nous avons observé des panneaux presque jumeaux. L'allure générale est très proche, certains bâtiments sont les mêmes. Les maisons, les châteaux, les moulins à eau et les oiseaux sont les mêmes.

La qualité générale n'atteint pas celle de Savennières et elles sont malheureusement bien dégradées.

Un ami du docteur HÉBERT de la ROUSSELIERE nous écrit qu'il a bien connu ces peintures, posées dans le salon de la Ganerie, belle maison du XVIIIe, entourée d'un petit arboretum, située en campagne, dans le quartier Monplaisir, aujourd'hui. Il nous a fait part de son inquiétude quant aux peintures, la maison ayant été un temps occupée par des indésirables. Nous pouvons le rassurer en lui faisant part de la préservation par le Musée des Beaux-Arts d'Angers de ces belles tentures.

peinture

Le docteur HÉBERT de la ROUSSELIERE, de l'Académie d'Angers, président de la Société d'horticulture d'Angers et auteur en 1947 de "L'Histoire des Jardins d'Angers" était venu se loger dans cette campagne, de nos jours Monprofit, sa maison, rue Lionnaise, ayant été gravement touchée par les bombardements de 1944. La Ganerie appartenait à sa famille depuis des générations. Sans héritier, le docteur, l'avait léguée à la ville d'Angers. Le pressoir qui se trouvait dans les communs a été récupéré par le musée des Vieux Métiers de Saint-Laurent-de-la-Plaine.

Les HÉBERT de la ROUSSELIERE étaient une famille d'artistes dans tous les domaines ils se sont toujours interrogés sur l'origine de ces peintures sans signature et se demandaient si l'auteur était un de leurs ancêtres. La maison n'est plus. De l'arboretum, il ne reste qu'un square, aujourd'hui îlot de paix, bien caché au milieu des lotissements et du flot bruyant des voitures voisines. Ce n'est pas sans émotion que l'on peut encore aujourd'hui parcourir ce qui reste des allées de l'arboretum de l'ancienne propriété du docteur HÉBERT, dans une luxuriante végétation, témoignage d'un passé si proche, et déjà si lointain.

Ces peintures ne font qu'augmenter nos questions et nous interroger sur les artistes de l'époque.

Nous espérions trouver là des références et des dates ; nous restons sur notre faim.

 

Les Ateliers de Tournemine

À Angers, la période de 1750 à 1770 voit la création de nouvelles manufactures de toiles à voile et de manufactures d'impression sur toile. Les frères Danton ouvrent en 1752, après bien des démarches administratives, la manufacture d'impression sur toiles de Tournemine qui comptera bientôt plus de 250 personnes ; c'était l'atelier d'impression le plus important d'Angers. Après une grande prospérité, arrive, en 1771, une période plus difficile, puis la faillite et le dépôt de bilan. Les divers ateliers d'Angers employaient de 3 à 400 personnes. La situation devient donc rapidement très dure pour tous.

Les toiles peintes étaient des toiles imprimées à la main à Angers. Les toiles de Jouy exécutées au rouleau, à plus bas prix, deviennent rapidement une concurrence sévère.

Dans ces ateliers de fabrication d'indiennes, les graveurs et les dessinateurs étaient des personnages particulièrement importants. Ils étaient d'autant plus considérés qu'Angers produisait des nouveautés et des créations ; les autres centres de production, souvent, ne faisaient que reproduire les dessins de modèles importés. Les dessinateurs et les graveurs avaient les plus hauts salaires de l'entreprise, mais étaient tributaires des commandes spéciales, une production pouvant toujours se faire sans leur concours avec des motifs de série.

C'est pourquoi ils travaillaient souvent au dehors, dans les temps creux. À Tournemine, nous trouvons en 1760 les dessinateurs Pierre AUVRAY, Clément JOUSSE et Marie Louis Claude COULET de BEAUREGARD. Serge CHASSAGNE, dans son importante étude sur les ateliers de Tournemine, pense que COULET a pu apprendre sa technique de Pierre AUVRAY. COULET, arrivé depuis quelque temps déjà de la région parisienne, d'Enghien, d'après C. PORT, était ancien élève de l'Académie Royale.

Toujours d'après CHASSAGNE, COULET avait été engagé comme dessinateur, tout comme Clément JOUSSE, alors qu'ils étaient tous deux "déserteurs" d'une autre entreprise et poursuivis par les manufacturiers devant la juridiction consulaire pour rupture de contrat et détournement d'avances.

Ils demeuraient l'un chez une cabaretière, l'autre chez une faiseuse de bas de la paroisse de La Trinité.

Les ateliers de Tournemine employaient cinq compagnons graveurs, dont l'un, Mathurin JACOB, était originaire de Savennières.

En 1786, le menuisier LAILLE, également originaire de Savennières, travaillait chez LAROCHE, entrepreneur de la manufacture du "Roy de Pologne", concurrente de Tournemine.

On retrouve Jean LAILLE installé à Savennières en novembre 1791.

Le contrat de COULET était celui d'un "bail d'industrie" que le manufacturier pouvait dénoncer avec un préavis de trois mois.

 

L’École Municipale de Dessin d’Angers

Continuant nos recherches sur les artistes de cette époque, nous retrouvons fin 1768 le dessinateur Marie COULET de BEAUREGARD, celui des ateliers de Tournemine, toujours à Angers. Il se propose d'ouvrir à Angers une académie de dessin. Il est probablement en fin de contrat aux Ateliers de Tournemine et le travail commençant à ralentir, il veut changer de situation ; son frère fixé à Paris était venu le rejoindre pour l'aider à monter cette école.

Il établit son projet et présente un dossier à la ville d'Angers afin de pouvoir y ouvrir une académie privilégiée de dessin. Il offrait d'enseigner "la figure à l'instar de Paris, les fleurs pour les fabricants d'indiennes, l'ornement aux orfèvres et autres, et les cinq ordres d'architecture".

Cela nous indique un artiste d'un niveau général certain. Le Conseil de Ville, avant de s'engager, demanda à être mis en mesure d'apprécier le talent des nouveaux venus qui soumirent leur chef-d’œuvre à l'examen d'une commission. Dans le livre des délibérations du conseil de Ville d'Angers, il est écrit que les frères COULET ont un talent qui peut être utile à la ville.

L'assemblée dit qu'elle a examiné le chef-d’œuvre fait par les sieurs COULET, par eux présenté le 19 décembre 1768, qu'elle l'a trouvé bon et qu'il mérite le privilège accordé.

A la suite de cette épreuve, le Conseil, à défaut de salle disponible, accorda aux peintres 150 livres comme indemnité de logement et modéra leur impôt. En guise de remerciement, les frères COULET offrirent, à la ville, le tableau représentant Angers avec les armes de la ville et celles de Monsieur le Maire.

Le chef-d’œuvre représentait "la ville d'Angers" et fut placé dans le cabinet du maire.

Le 27 janvier 1769 est accordée l'autorisation d'ouvrir une académie de dessin privilégiée. Elle ouvrit le 1er avril 1769, rue des Poêliers. Ses cours réguliers furent suivis avec empressement par beaucoup d'ouvriers et d'élèves-architectes.

Nous n'avons pas la liste des élèves qui pourrait nous apporter bien des renseignements utiles.

Célestin PORT nous signale quelques travaux de COULET, mais malheureusement, nous n'en avons aucune trace.

Citons, entre autres , les dessins de la bannière de Saint-Maurice d'Angers en 1784, et la réparation du grand tableau de l'Hôtel de Ville représentant le "duc de BRIONNE à cheval" en 1787. Il lui est demandé d'agrandir le tableau, de rafraîchir ses couleurs, son talent était donc reconnu, mais sa détresse est bien grande.

Les quatre "enfants pauvres" agréés par le Conseil en 1760 et 1772 n'eurent pas de successeurs, car la ville cessa sa subvention en 1773. L'école avait réuni chaque année de 20 à 25 élèves ; c'était insuffisant pour faire vivre le maître. En 1773, la ville, tout en continuant ses témoignages de sympathie, supprima les bourses et allocations qu'elle attribuait à l'oeuvre.

La ville, en lui accordant une indemnité de 72 livres, saisissait surtout l'occasion "d'aider un honnête citoyen chargé d'une nombreuse famille utile par ses talents, mais grevé par une affreuse misère".

Il disparaît d'Angers, en 1790.

Les cours de dessin étaient suspendus. Un arrêté du 22 frimaire an IV réorganisa l'école et créa l'École Centrale. Le peintre MARCHAND, né en 1747, avait été attiré à Angers par M. de CONTADES et donnait des leçons de dessin dans des familles. À la création de l'École Centrale, en 1795, il est attaché comme professeur et est chargé de réorganiser le musée. Il mourut le 27 mars 1804.

Il est remplacé par Jean-Jacques DELUSSE, né à Paris en 1757, fils de Jacques DELUSSE, compositeur de musique, et de Marguerite de VENDÔSME. Le peintre DELUSSE était déjà installé à Angers en 1776. Il exécuta plusieurs portraits d'échevins. Il s'annonce "protégé de l'Académie Royale et désireux de faire voir ses talents aux yeux des amateurs " Il quitta la ville au début de la révolution, fut nommé professeur de dessin à l'École Centrale de La Rochelle où il enseigna pendant sept ans.

À la mort de MARCHAND en 1804, il sollicita le poste de conservateur du musée d'Angers, que la ville lui accorda sous réserve qu'il assure gratuitement un cours de dessin. Il trouve une école en situation désastreuse et essaie de donner des cours gratuits, mais avec peu de succès. Il va dessiner pour améliorer son budget, mais fera surtout du portrait "ressemblant", il enseignera "fleurs et paysages".

Son oeuvre nous est restée en partie ; le musée de Châteauneuf-sur-Loire vient de trouver une belle collection de ses dessins dont certains concernent nos communes des bords de Loire et en particulier Bouchemaine. Il eut parmi ses premiers élèves Pierre-Jean DAVID qu'il encouragea et, comme MARCHAND, il l'aida.

C'est lui qui nous a laissé les dessins représentant le père de DAVID d'Angers, sa mère, et l'intérieur de la famille DAVID. En 1829, DELUSSE quitte Angers et décède à Saintes le 28 novembre 1833. Une étude très complète de ce peintre a été faite récemment par Mme Nicole DUPONT dans le bulletin du musée de Châteauneuf-sur-Loire.

Résidant à Angers, peu après la période qui nous intéresse, nous ne pensons pas qu'il soit intervenu à Savennières, sa technique était très différente de celle employée sur nos tentures.

Coulet de Beauregard

Dans tous les peintres de cette époque, il en est un qui nous frappe tout particulièrement : c'est Marie-Louis-Claude COULET de BEAUREGARD, ancien élève de l'Académie Royale, originaire d'Enghien près de Paris, nous dit Célestin PORT. Comme à cette époque, l'actuelle commune d'Enghien n'existait pas encore ; nos recherches se sont portées sur Montmorency, ville qui a changé plusieurs fois de nom au cours de son histoire, mais qui s'était vu attribuer celui d'Enghien en. 1689, nom qu'elle portera jusqu'à la Révolution.

Nous devons à Monsieur RIVAL, archiviste du Centre d'Etudes Historiques de Montmorency de pouvoir aujourd'hui préciser que le "mardy dix-sept octobre 1730, à sept heures du soir a été baptisé Marie Louis Claude fils de monsieur Pierre COULET greffier, notaire général du duché-pairie d'Enghien Montmorency et de dame Marie Claude ALLAIRE ses père et mère, de cette paroisse, né le dimanche quinze dudit présent mois, à quatre heures du soir, le parrain Sieur Louis Charles HELLART bourgeois de Paris, la marraine damoiselle Marie DEHEDIN et qui ont signé". Nous avons donc trouvé notre Marie-Louis-Claude COULET. C'était bien un garçon, quoique cité parfois comme Marie-Claude, femme peintre à Angers, dans certains textes. On ne trouve pas de trace de son frère Pierre Guillaume COULET.

Le dictionnaire bibliographique de MÉNARD et DESSENNE, de 1820, signale une artiste, Anne-Philibert COULET, née à Paris en 1706. Elle eut pour maîtres dans l'art de la gravure ALIANET et LEMPEREUR et aurait laissé un joli paysage orné de figures.

Est-ce une parente de notre COULET ? Marie-Louis-Claude GOULET, ancien élève de l'Académie Royale arrive à Angers entre 1750-1760. Il a des problèmes avec la Justice. Il est entré ensuite, en 1760, comme dessinateur aux ateliers d'indiennages et impressions sur toiles de Tournemine. C'est une place très importante. Il fait venir sa femme Geneviève BOUTILLER, de Paris, et son frère Pierre Guillaume COULET, peintre comme lui. Il loge dans la paroisse de La Trinité en 1765.

Il devient père le 26 septembre 1769, le 29 juillet 1771 et plus tard à nouveau, semble-t-il. Il créa l'école de dessin en 1769, mais la suppression de son allocation en 1773 par la ville d'Angers lui rend la vie de plus en plus difficile. Il cherche à nouveau du travail et tient atelier à toutes les fantaisies qui venaient y frapper. Il annonce lui-même qu'il fait "outre le portrait à l'huile, miniature et pastel, et aussi des tableaux d'histoire tant sacrés que profanes, des tableaux d'animaux, de fleurs, de fruits, de légumes et buffets pour les salles à manger, des tableaux imitant des bas-reliefs à s'y tromper pour les salons, des paysages, des camaïeux de toutes couleurs, enfin toutes sortes d'attiques, pourvu qu'on les lui commande." On lui doit entre autres travaux connus le portrait de Claude GARNIER, curé de Saint-Laud en 1770, que Célestin PORT dit avoir vu chez un revendeur, et le dessin des jetons municipaux de 1773.

Grand travailleur, on peut même dire besogneux, il ne signe jamais ses tableaux. Malgré les talents qui lui sont reconnus , il n'arrivera pas à s'établir. Toute sa vie, il demandera des aides à la ville. Des oeuvres de COULET existent certainement encore dans des propriétés ou des églises. Un grand travail de recherches reste à faire. En 1775, il restaure des tableaux de l'église du Pin-en-Mauges et exécute celui du grand-autel. À l'avant du maître-autel existaient en 1780 deux statues du sculpteur GLEDU de Bouchemaine. COULET, quitte Angers en 1790.

La période n'est plus aux décorations et aux travaux d'art. COULET et sa nombreuse famille ont toujours végété. On le retrouve à Cholet en 1792. Il signe un courrier adressé aux administrateurs du district de Maine-et-Loire par les «citoyens de la ville de Cholet". C'est une diatribe contre les Prêtres réfractaires.

En août 1792, il semble avoir participé dans les rangs de la Garde nationale de Cholet aux émeutes et massacres de Châtillon et Bressuire.

Le dernier acte où il figure est sa comparution à la municipalité le 29 frimaire, on ne sait trop si c'est pour dénoncer ou pour avoir accueilli le gendarme GILOT qui avait donné refuge au jeune BALLARD égorgé par le canonnier BRUNEAU. Ce dernier, originaire du May, ancien artilleur de marine dit "Six Sous" finit par passer en Conseil de guerre et est exécuté.

Cette partie de la vie de COULET reste à préciser, nous ignorons la date de sa mort.

Autre peinture

Coulet, auteur des Peintures de Savennières ?

Ce salon a été décoré après 1751 et avant 1820, très probablement entre 1752 et 1780. Il y a eu là une vie culturelle importante. Qui a bien pu faire exécuter ces peintures ? Est-ce le curé HALNAULT après la construction de cette salle, dans les années 1760 ? Est-ce son successeur, François MÉNARD, qui, malade, décède en 1782 ? Serait-ce René-Louis BONNET qui lui succède, et devient commissaire de la République ?

Très curieusement, celui-ci achète le presbytère pour le revendre un an après. Le premier, François HALNAULT, pourrait être celui qui a fait monter ces peintures sur tentures, c'est en tout cas lui, peut-être inspiré par son oncle, qui a fait construire cette aile du bâtiment aux mesures qui permettront cet aménagement. Revenons à l'expérience reconnue du travail des frères COULET.

Nous ne pouvons nous empêcher de penser à Marie-Louis-Claude COULET de BEAUREGARD,i qui établira l'école de dessin d'Angers, qui, pour survivre dans une période difficile, s'offrait "pour peindre dans les salons et salles à manger des paysages, des camaïeux, des petits animaux".

C'était celui qui connaissait le sculpteur GLEDU de Bouchemaine avec qui il décore plusieurs églises dans l'ouest d'Angers et le menuisier LAILLE qui, après avoir travaillé dans l'atelier d'impression sur toiles LAROCHE, reviendra s'installer à Savennières, sa commune d'origine. De Savennières aussi son compagnon de travail, le graveur Mathurin JACOB. Nous trouvons donc à Savennières, non loin d'Angers, des personnes de qualité aimant les arts, et autour d'eux des artistes et des artisans de valeur. Nous avons examiné beaucoup de peintures dans bien des propriétés, beaucoup de beaux ensembles certes, mais celui de Savennières est de grande qualité et a été réalisé par un peintre qualifié.

À ce point de notre enquête, nous voulons apporter un autre élément : ces peintures n'ont-elles pas été réalisées pour fournir un atelier de tapisseries ? Les bandes de 79 centimètres de largeur permettent cette supposition. Les longueurs de 19,40 m. et 21,40 m. des toiles de Savennières et des Beaux-Arts d'Angers sont proches de ce qui était imposé pour les ateliers d'Aubusson et de Felletin. Les tableaux commandés aux dessinateurs pour les tapisseries d'Aubusson devaient être de 18 aunes, soit 21,40 mètres. Les peintures modèles étaient livrées en bandes de faible largeur, largeur spécifiée par les règlements, 0,40 ou 0,80 m (1 ou 2 lames).

Les peintures de Savennières mesurent 19,40 m. de long, soit 16 aunes 1/3 en mesure de l'époque. Celles du Musée des Beaux-Arts mesurent 18 aunes 1/3 de long, soit exactement 2 aunes de plus. Cela est bien curieux. Les contrats demandaient des livraisons de 18 à 20 aunes. Les peintures ont-elles été exécutées en vue de préparer un projet pour les ateliers de tapisseries de Felletin, comme le montre la lisière, en ses deux tons brun-rouges. Le projet ne semble pas avoir abouti pour diverses raisons et l'original serait resté à Savennières. La toile support ne semble pas avoir été tissée à Angers. Avons-nous là un projet pour examen par les experts de l'Académie Royale ? Sans leur acceptation, les peintures ne pouvaient servir de modèle aux ateliers de tapisserie. HUET, peintre de Louis XVI, et académicien, fournisseur de nombreux cartons pour Aubusson, est venu à Angers.

Nous ignorons s'il a vu ces peintures. Un bel ensemble de peintures sur tentures de la région lui est attribué. Les dimensions des toiles de Savennières, tant en longueur totale qu'en hauteur de bande, correspondent aux règles d'un projet pour tapisseries. Le salon a été construit en vue de poser des peintures, ou des tapisseries, de ce modèle.

Cette importante constatation peut nous faire dire que le constructeur du bâtiment, l'abbé HALNAULT, a été celui qui a voulu ainsi décorer ce salon et lui, ou son successeur François MENARD, aurait fait réaliser ce projet. Finalement, COULET de BEAUREGARD est-il l'auteur de cet ensemble ? Si cette question reste aujourd'hui sans réponse, nous pouvons répondre à une autre question : Pourrait-il en être l'auteur ? À l'époque, les peintres de paysage étaient encore, comme au siècle précédent, moins estimés que les peintres de portrait. COULET ne se présente pas comme portraitiste, à l'inverse de DELUSSE qui parait avoir trouvé une certaine considération à Angers. COULET aurait-il voulu, au début de sa carrière, présenter un modèle en Anjou et, sans succès, se serait tourné vers les impressions ? Les peintures de Savennières nous montrent une composition générale très équilibrée, très étudiée.

Elles présentent une certaine naïveté dans les détails du dessin architectural par rapport aux réalisations de l'époque, mais cela est peut-être simplement une habitude de copie sur les oeuvres du passé. Elles ont, par ailleurs, une très grande valeur dans les coloris, coloris qui nous sont restés avec beaucoup de fraîcheur.

Elles pourraient donc être le fait d'un dessinateur bien au courant des techniques d'impression sur toile pratiquées justement dans cette région. COULET de BEAUREGARD pourrait en être l'auteur, il pourrait avoir utilisé des ingrédients de grande qualité qui expliqueraient la tenue exceptionnelle jusqu'à ce jour. Une étude chimique pourrait, un jour, nous éclairer. Beaucoup d'éléments nous font donc penser que COULET pourrait être celui que nous cherchons. Ces recherches sont loin d'être terminées. Nous souhaitons voir d'autres portes s'ouvrir afin de nous permettre de trouver de nouveaux renseignements. C'est notre souhait, il y a beaucoup à faire ; nous continuerons notre travail et accueillerons tous ceux qui aimeraient poursuivre dans cette voie.

Cette présente communication vous permettra de mieux aborder notre "Salon de Compagnie" lors d'une prochaine visite et vous fera partager notre émerveillement face à cet ensemble témoin d'un passé si riche dans nos Coteaux de Loire et de Maine.

Mes remerciements vont à tous ceux qui m'ont apporté leur soutien, à Mesdames et Messieurs les Conservateurs pour leur aide , à ceux qui m'ont montré des ensembles de qualité avec l'espoir de découvrir le maillon manquant dans cette enquête.

Merci tout particulièrement à Monsieur Célestin PORT qui, dans son dictionnaire, plaçant sous les yeux de Monsieur l'abbé R-J. GAILLARD le mot COULET de BEAUREGARD après Coulée de Serrant donnait ainsi le départ de cette grande recherche. Merci à Madame Holly pour l'aide apportée par son importante étude sur les papiers peints et les impressions sur toiles de Jouy et de Tournemine. Merci aussi à Mme BESSON Christine et à MM. l'abbé RUAIS, PERRIN du ROUVRAY, RIVAL et SAULNIER pour leur précieuse contribution.

H.L. , juin 1994

ET DEPUIS :

Une étude plus approfondie des divers peintres connus à l'époque nous désigne toujours Coulet comme le plus probable des auteurs. Depuis cet exposé, il nous a été possible de voir de nouveaux ensembles. Tout récemment, grâce à nos présentations, mettant en valeur le patrimoine de nos coteaux, nous avons vu le champ de nos investigations s'élargir.

Un important travail est en cours. Dans un de nos prochains bulletins, nous pourrons en exposer les résultats. L'ensemble des "Peintures de Savennières" est d'une très grande qualité et, de plus, est resté dans un état de conservation exceptionnel. Ce "salon de compagnie" est un témoignage rare de Savennières, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

H. L. Décembre 1997

Source :Histoire des Coteaux de Loire et de Maine

Vue en couleur

Deuxième peinture :

Troisième peinture

Quatrième peinture

Cinquième peinture

Septième peinture

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