epire

Situation

Épiré se trouve au sud-ouest d'Angers sur la route qui va de Bouchemaine, au nord, à Savennières, au sud. Son territoire s'étend sur les unités paysagères de la Loire, des promontoires et des marches du Segréen.

Réunie à Savennières en 1795.

Le petit bourg Épiré est d'implantation ancienne. Sa paroisse comprenait le hameau de la Roche aux Moines et celui de Chantourteau ; une partie du territoire de Bouchemaine est inséré entre les paroisses de Pruniers au nord, et d'Épiré et Savennières au sud. On y trouvait trois fiefs au Moyen Âge, Chamboureau, les Chevalleries et la Plesse de Cafard, qui relevaient du Plessis-Macé puis du comté de Serrant. La petite église, dédiée à Saint Aubin et dans laquelle on trouvait un chapiteau romain d'ordre composite en pierre calcaire, est remplacée par une nouvelle à la fin du XIXe siècle.

À la fin du XVIIIe siècle, le village compte un peu plus de 400 habitants. Aux environs d'Angers, les vins de première classe se récoltent notamment à Épiré.

Dans le bourg, on peut y voir l'église Saint-Aubin, du XIXe siècle, de type néogothique angevin, avec flèche de 40 mètres, et dont les vitraux ont été réalisés entre 1881 et 1882 par les ateliers Bordereau d'Angers. Le monument aux soldats d'Épiré morts pour la France a été érigé conjointement par les mairies de Savennières et de Bouchemaine. Plus bas, en bordure de la Loire, se trouve la pierre Bécherelle, rocher de 15 mètres de haut surplombant la rive droite. Également à voir, le parc et les jardins du château d'Épiré

Une paroisse y existe, constituée dès au moins le XIe siècle, comme l'atteste l'œuvre de l'Église. Conservée en oratoire par un décret du 9 avril 1791, elle a été érigée en succursale le 23 juin 1842. Outre la Roche-aux-Moines (1 k. 400 m.) en Savennières, elle comprend en Bouchemaine le quartier de Chautourteau (1 k. 200), c'est-à-dire jusqu'aux abords mêmes de la Pointe.

Sur le plateau, au N. du bourg, domine, au milieu de la verdure, le beau château moderne, partie en brique rouge, de Mme Élisabeth-Marie Poudret de Sevrel, veuve du sénateur comte Emmanuel-Pons-Dieudonné de Las Cases. Par acte du 28 janvier 1870, autorisé par ordonnance du 5 mai 1871, elle a fait don à la communauté des Sœurs de Saint-Charles d'Angers d'une maison, dépendant du bourg, mais sur la commune de Bouchemaine, et d'une somme de 125 000 francs, à la charge d'instruire les enfants pauvres des deux communes, de visiter les indigents, en leur fournissant des remèdes gratuits et de recueillir trois ou quatre vieillards de la paroisse.

 

Étymologie

Épiré constitue l'héritière de l'ancienne Spiriacum ou Villa Spirii.

Le village s'est donc développé à partir du domaine de Spirius, un riche propriétaire terrien de l'époque gallo-romaine. Ce que les Romains appelaient villa constituait en fait un ensemble de bâtiments se dressant au centre du fundus, immense exploitation agricole couvrant parfois une centaine d'hectares, utilisés pour l'ager (céréales, fruits) et l'élevage.

Les Villœ étaient toujours isolées, contrairement au hameau gaulois qui regroupait plusieurs fermes. Elles étaient généralement installées près d'une route et d'un point d'eau, à flanc de coteau, pour permettre au maître de surveiller le domaine.

La villa était divisée en deux groupes de constructions, la pars urbana (habitation) avec la maison du maître, et la pars rustica ou agraria où se dressaient les bâtiments agricoles (forges, remises).

Les ouvriers logeaient dans des habitations séparées dont la réunion donnera naissance à un village ; celui-ci prendra souvent le nom du domaine.

Il est aisé d'identifier ces anciennes villes car leurs noms modernes se terminent soit en :

-ac ou - an dans les pays de langue d'oc (Moissac, Tarn-et-Garonne ; Frontignan, Hérault)

-at dans le Centre de la France (Royat, Puy-de-Dôme)

-ach ou - ig en Alsace (Mutzig, Bas-Rhin)

-gny, - é ou -ec dans le Centre-Ouest (Londigny, Charente ; Chizé, Deux-Sèvres ; Ruffec, Charente)

-ai ou - ies ou -esques dans le Nord (Cambrai, Landrecies, Prémesques, Nord)

-ey dans l'Est (Briey, Meurthe-et-Moselle) ;

-jeu ou jeux dans le Centre-Est (Ambérieu Rhône ; Meximieux, Ain)

-y autour de Paris et dans le centre Orly

-av ou - é dans les pays de langue d'oïl , (Vézelay, Yonne ; Domagné, Ille-et-Vilaine).

Ces suffixes sont les héritiers du suffixe gaulois -acos, latinisé en -acum qui, entre le IIIe siècle et le IVe Siècle, servit à baptiser nombre de villœ gallo-romaines.

Source : Origine des Noms par J.M. CASSAGNE

BATI

 

Le Bourg

bourg

Le bourg d'Épiré, au sommet du coteau dominant la Loire, entre La Pointe et Savennières, occupe sans aucun doute l'emplacement d'un ancien établissement romain. Le lieu s'appelait Pireus dès le XIe siècle, et une église, dédiée à Saint Aubin, y fut fondée dès cette époque par les moines de Saint-Nicolas d'Angers, qui possédaient des vignes aux alentours et qui la cédèrent plus tard à l'évêque d'Angers. En 1603, on enterra dans l'église la mère de P. Brossier, secrétaire du Duc d'Orléans et du Comte de Serrant, qui fit don à la paroisse de plusieurs ornements et objets de culte. Une école, tenue par le curé, existait dès 1630.

eglise

La nouvelle église fut construite en 1885 dans le style néogothique alors en vogue. Elle dresse fièrement son clocher de pierre au milieu des vignobles qui figurent « parmi les meilleurs d'Anjou ». Elle renferme une statue en tuffeau du XVIe siècle représentant Sainte Emérence, patronne des peureux que l'on implorait jadis pour éloigner la foudre, une autre du XVIIe en tuffeau également représentant Saint Vincent, patron des vignerons, et une de Saint Fiacre, patron des jardiniers.

ancienne

L'ancienne église d'Épiré fut construite vers la fin du XIIe siècle sur l'emplacement d'une antique dédiée à Saint Aubin et plusieurs fois transformée au cours des siècles. Son porche plein cintre, son rocher carré et sa petite place, ancien  cimetière, créent un ensemble très harmonieux. Abandonnée depuis 1890, elle sert aujourd'hui de cave. Tous les objets ont été transférés, soit dans l'église de Savennières, soit dans la nouvelle église d'Épiré où l'on peut voir un curieux bénitier dont le  support est en marbre rose de feuilles d'acanthe et la cuve cylindrique couverte de feuilles imbriquées, débris sans aucun doute d'un temple romain primitif.

La vieille église, que la fabrique d'Epiré ne peut plus entretenir, sera vendue à la chandelle à M. Théophile Bizard vers 1895 qui la transformera en chais.

commerce

II y avait ici, autrefois, trois cafés, un bureau de tabac, une épicerie, il n'en reste rien aujourd'hui.

 

Le Village

Le village avec ses ruelles étroites était jadis animé de boutiques variées aujourd'hui disparues ; mais il garde un charme particulier et servit de décor naturel au film « Premier Amour » en 1963 pose

Petits et grands, tous en pose pour le photographe

 

CHATEAUX

 

Château de Chamboureau

manoir

Ancien manoir relevant de la seigneurie du Plessis-Macé, Chamboureau appartient au milieu du XVIe siècle à la famille d'Auvour. Le domaine échoit au début du XVIIe siècle à Pierre de Caylus ; il est acquis en 1640 par René Lefebvre, auditeur à la chambre des comptes de Bretagne. Au début du XVIIIe siècle, il est racheté par Jean Robert Béguyer de Champcourtois, riche négociant angevin ayant fait fortune dans le drap de soie et futur échevin d'Angers.

 

Chamboureau

Vieux logis du XVIIIe siècle conservant le plan primitif. Sur le bâtiment central, une tour à pans, et, en retour d'aile, deux curieux pavillons. Construit dans un site pittoresque en pleine vue sur le vignoble.

Le domaine de Chamboureau témoigne bien de l'attrait qu'exercent les anciennes demeures nobles du riche coteau viticole d'Épiré sur la bourgeoisie angevine en pleine ascension. Centre d'une exploitation viticole, le manoir du XVe siècle, avec tour d'escalier polygonale, est aménagé en demeure de plaisance dès le XVIIe siècle, comme en témoigne l'ouverture de larges baies en façade. On doit très probablement à Antoine Auguste Béguyer de Chamboureau, avocat et maire d'Angers, la reconstruction des ailes marquées par d'élégants pavillons couverts d'une toiture à l'impériale, dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Le grand portail d'entrée visible sur les cartes postales du début du XXe siècle et les terrasses avec balustrades ouvrant sur les vignes datent vraisemblablement de la même époque.

 

Le Château d'Epiré

chateau

Le Château d'Epiré de 1740 à 1900

Cette belle propriété pleine de charme que nous connaissons aujourd'hui au sommet des coteaux dans le bourg d'Epiré, commune de Savennières, a été réalisée progressivement par cinq générations d'hommes et de femmes, du milieu du XVIIIe jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ils surent mettre en valeur le site pour profiter de la vue superbe qui s'étend sur une des dernières oscillations paresseuses de la Loire avant sa course finale vers la mer. Tout en traversant une période politiquement troublée et souvent tragique, en supportant les privations, les guerres, en profitant de l'amélioration économique générale, ils regroupèrent progressivement les terrains autour de la maison, créèrent le parc à l'anglaise au milieu du vignoble vers 1840 et transformèrent le bâti entre 1852 et 1854. Quelques aménagements avant 1900 donnèrent à la propriété l'éclat qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui.

vue

 

La Chapelle du Château

chapelle

 

Intérieur de la Chapelle

interieur

La rétrospective qui suit a pour but de présenter, avec les connaissances acquises à ce jour par l'auteur, les personnalités qui habitèrent la maison et leur contribution à ce qu'est aujourd'hui le château d'Epiré. Je remercie tous ceux qui m'ont fourni des documents et ceux qui voudront bien confirmer ou corriger les données de ce court résumé de quelque cent soixante ans d'un peu d'histoire locale.

D'après l'abbé Charron, prêtre résidant au presbytère d'Epiré, bien connu de nos lecteurs pour son importante contribution aux premières publications de l'association HCLM, le château d'Epiré est acheté par les Bédane en 1680. Par héritage, il est transmis aux Guérin. En effet, Marie Bédane avait épousé François Guérin, avocat au présidial d'Angers. Marie Guérin, leur fille, décède à Angers à 21 ans.

Vers 1740, la maison se présente sans doute comme une longère angevine classique. Il n'y a pas à proprement parler de parc. Le terrain est très morcelé. Les vignes viennent jusque devant la maison. L'église (il s'agit alors de la « vieille église » ) et la cure sont entourées par le cimetière. La maison est cernée de petites exploitations agricoles (closeries) et présente peu de capacités de développement. Elle comprend quatre pièces au rez-de-chaussée et à l'étage. Le toit est sans doute simple et droit. Elle est alors achetée par les Raimbault de La Douve. C'est le dernier acte de vente de la maison.

Elle sera alors, transmise par les femmes sur quatre générations : Marguerite Raimbault de la Douve (épouse de Marie-Joseph Milscent), Joséphine-Marie Milscent (épouse d'Eugène Cesbron de la Roche), Joséphine Cesbron de la Roche (épouse du colonel Poudret de Sevret), Élisabeth Poudret de Sevret (épouse du marquis de Las Cases).

Marguerite Raimbault de la Douve est née le 5 novembre 1768, paroisse Saint-Michel-du-Tertre à Angers. Elle épouse le 11 avril 1780, Marie-Joseph Milscent de la Norais, avocat au présidial d'Angers. Le premier agrandissement important qui concerne la propriété a lieu avec l'achat de la cure d'Epiré.

CURE

En effet, lors de la vente des biens du clergé, M. Milscent (voir encart), qui fut premier maire de Savennières, achète, en 1797, pour 2448 francs ? (il est difficile de dire ce que cela représente aujourd'hui) ? La cure, une pièce de jardin et quelques vignes qui en dépendent et qui jouxtent l'ancienne église. Mais la cure est en mauvais état et les dépendances quasiment en ruine. L'entretien de la cure a d'ailleurs déjà fait l'objet vingt ans plus tôt d'un procès entre l'ancien curé et le nouveau. La situation ne s'est donc pas améliorée pendant ces périodes difficiles. L'histoire des curés d'Epiré n'est pas bien connue, mais il est probable que, malgré la vente de la cure, elle fut de nouveau donnée au curé d'Epiré lorsque les troubles révolutionnaires cessèrent.

En 1817, M. Milscent propose à la Mairie de Savennières de reprendre la cure. Mais cette revente/don est assortie de tellement de conditions qu'elle est refusée lors d'une délibération du Conseil municipal. Finalement, une partie des bâtiments est peu à peu rasée. Il n'en reste aujourd'hui que quelques parties incluses dans le hangar qui borde la place des Platanes.

Marguerite Raimbault de la Douve, épouse Milscent, décède le 3 octobre 1831,dans la paroisse de Saint-Laud, rue du Bœuf-Gorgé. Le château d'Epiré est alors transmis à sa fille Joséphine-Marie Milscent, née rue Saint-Blaise, le 21 mars 1782 à Angers. Elle épouse en 1799, Eugène Cesbron de la Roche. Natif du canton de Chemillé et sans doute plus précisément de Saint-Georges-des-Gardes (dit Cesbron de la Roche pour le distinguer des autres Cesbron très nombreux dans les Mauges), il est négociant à Cholet. Il meurt en 1802. Joséphine-Marie Milscent, après avoir soigné sa mère, entre en 1831 au Bon-Pasteur à Angers où elle est la collaboratrice de la directrice fondatrice Euphrasie Pelletier. Elle y reste jusqu'à son décès, le 19 octobre 1847.

Le château d'Epiré est alors transmis à sa fille Joséphine Cesbron née en 1800. Elle épouse en 1817 le colonel René Poudret de Sevret, engagé volontaire en 1792, héros des guerres révolutionnaires et de l'Empire. Elle en aura deux enfants : Ernest (1818 - 1869) et Élisabeth (11 octobre 1819 - 31 juillet 1882). Joséphine décède malheureusement très jeune à Angers, dans la paroisse Saint-Laud, le 4 janvier 1826. Le Colonel élève alors seul ses enfants. Il habite Angers, Paris, Niort où il a encore de la famille, et Épiré où il séjourne très souvent.

cadastre

allée

C'est le colonel Poudret de Sevret, à l'époque conseiller général de Chemillé et député de Maine-et-Loire, qui entame la première rénovation profonde du site en créant de toute pièce un parc « à l'anglaise » bordé d'un jardin potager « à la française ». Les travaux commencent en 1838 et s'étalent sur deux ans. La pièce d'eau est agrandie. Le petit bois juste derrière est coupé, permettant de dégager la vue vers la vallée de la Loire au-dessus de la coulée de la fontaine « Sainte-Guenette ». La vigne, dite « du curé », est arrachée et remplacée par un jardin potager. Il est dessiné avec des allées qui se coupent à angle droit, des parterres bordés de buis, de grands carrés pour les cultures vivrières, des haies fruitières, une serre.

vue

parc

Les pièces de terre devant la maison au nord sont achetées et permettent de créer un espace boisé protégeant des vents froids d'hiver. Les achats de plantes et leur répartition par lots et par massifs font l'objet d'un mémento d'achat auprès de M. Lebreton « Jeune » à Angers, d'un montant de 1745,50 francs/or, acquitté le 18 août 1840. Il porte le titre de « État nominatif des arbres et arbustes du jardin anglais d'Epiré tant fruitiers que d'ornements ». On en retrouve aujourd'hui facilement le dessin, les grands arbres : les cèdres, les platanes autour de la vieille église, les ormes de Sibérie, etc. Le choix d'un dessin de parc à l'anglaise est réellement novateur à cette époque. Il permet de concilier l'agrément d'un ensemble arboré, dans une surface limitée, sans gêner l'exploitation prioritaire de la vigne. Les allées en courbes, les feuillages, les percées sur la vallée, donnent une impression de profondeur malgré le peu d'espace utilisé, comparativement aux grands parcs dits « à la française ».

Le colonel Poudret de Sevret ne peut malheureusement profiter très longtemps de ses plantations, car il décède à Épiré, le 31 juillet 1851.

Le château est alors transmis à sa fille Élisabeth Poudret de Sevret (1818-1882). La maison principale et les dépendances sont profondément transformées, à partir de 1852, avec l'aide d'un cabinet d'architectes d'Angers, dont M. Villers (voir plans référencés aux archives départementales d'Angers) (1854-1855). Les travaux à l'époque comprennent à une extrémité l'ajout d'une pièce au rez-de-chaussée, la surélévation de l'ensemble de la maison par un deuxième étage, puis un troisième étage encastré dans une toiture en trois parties indépendantes comprenant un corps central et deux pavillons à pentes raides.

plan

Les murs sont constitués d'un ensemble disparate de matériaux recouverts d'un crépi pour les parties centrales. Les façades des pavillons sont en tuffeau. Les coins de la maison et des pavillons sont ouvragés. Dans la partie centrale, on remarque un œil de bœuf surmonté d'un blason sans armes. La maison est entourée de bâtiments à usage agricole (écuries, étables, greniers, garages, buanderie, logement de gardien, etc.). Sont ajoutés également un grand bâtiment à usages divers et une belle orangerie avec deux salons, un à chaque extrémité (« salon de la paix et salon de la guerre »).

Élisabeth Poudret de Sevret épouse en 1854, M. Emmanuel Pons Dieudonné, marquis de Las Cases (il est cousin des Las Cases qui dirigent l'exploitation des mines de charbon de Chalonnes). Malheureusement, celui-ci meurt quelques jours après son mariage, d'une mauvaise bronchite, semble-t-il. Restée seule, Madame de Las Cases, femme énergique et décidée, vient de façon de plus en plus régulière à Épiré.

Elle y fait construire la nouvelle Église Saint-Aubin de type néogothique angevine (architecte Auguste Beignet) (on notera l'élégance des voûtes et les couleurs chaudes des vitraux). Elle fait également construire le presbytère, l'école et l'hospice, ce dernier depuis transformé en maison de retraite. Les derniers aménagements de ces constructions prennent du retard et elle meurt malheureusement, presque trois ans avant l'inauguration de son église. Grâce à sa donation d'un terrain pour le déplacement du cimetière hors du bourg, l'espace libéré permet de créer la place de la vieille Église ou place des Platanes.

Avec la plantation des platanes et des cèdres, le cœur du bourg d'Epiré prend peu à peu son aspect définitif, que nous connaissons depuis 100 ans. Au départ « folie » de vacances pour un avocat d'Angers, petit à petit, le château d'Epiré a pris son aspect actuel.

Au château d'Epiré, les écuries en brique et pierre bâties par l'architecte François Villers en 1853 sont ainsi associées la même année à une magnifique orangerie inspirée du Grand Trianon, dessinée par son neveu et associé Ernest Dainville.

Saluons ici ces personnalités angevines hors du commun qui le façonnèrent.

ancienne

Références :

- Célestin Port 1948 - T II p. 679-680 -

-Célestin Port 1978 - T II.p 449 - Texte de synthèse : Les élections du Tiers-État en 1789 (ADML - Conseil général)

- Archives municipales de Savennières, délibérations du 6 décembre 1792

- Souvenirs d'un nonagénaire de M. François-Yves Besnard - Éd. Laffite reprints. Marseille 1979

- Mémento d'achat auprès de M. Lebreton

PERSONNAGES

 

Marie-Joseph MILSCENT

MILSCENT

Marie-Joseph Milscent (dit Milscent de La Norais pour le distinguer de Milscent de Mussé, guillotiné le 26 mai 1794) naît en 1752 à Saulgé-l'Hôpital. Docteur en droit en 1772, il exerce comme avocat dès 1774. L'histoire s'accélère brutalement à partir de la convocation de l'Assemblée provinciale d'Anjou à la fin de 1787. Un grand débat politique agite une bonne partie de la ville. Au début de l'année 1789, Milscent est alors lieutenant particulier de la sénéchaussée d'Angers. Le sénéchal de la province d'Anjou, M. de La Galissonnière, a été désigné par Louis XVI, mais comme c'est une charge purement honorifique qui ne rapporte rien, il a jusqu'ici négligé de se faire enregistrer auprès du Parlement. C'est donc Marie-Joseph Miscent qui est chargé d'organiser le recueil des cahiers de doléances et de présider la première séance des États généraux d'Anjou à Angers, le 18 mars 1789. Son discours inaugural, novateur mais mesuré, est très remarqué.

Il est tout naturellement élu pour représenter le Tiers-État à l'assemblée des États généraux puis à l'Assemblée constituante de 1789. Sentant les difficultés monter à Paris, il revient en Anjou dès 1790. Élu le 10 décembre 1792 maire d'Angers, il refuse la charge. Il se replie dans la maison de sa femme et habite alors le château d'Épiré pendant plusieurs années.

Milscent est élu le 6 décembre 1792 lors d'une assemblée tenue après la messe dans l'église de Savennières sous la présidence du curé, le citoyen Bonnet, premier magistrat de la municipalité de Savennières de la 1ère République française. Il se démet de ses fonctions en 1794.

Il est à nouveau élu député au corps législatif au début de l'an IX. Il est peu après désigné comme conseiller puis comme président de chambre à la Cour d'appel d'Angers. Vers 1804, il se retire de la vie politique à la suite d'une attaque de paralysie sur le côté droit. La fin de sa vie est ternie par de sombres affaires, dont un interminable procès sur le tutorat de sa cousine, épouse Letondal. Il meurt le 16 juillet 1821 à Angers (paroisse Notre-Dame).

 

René POUDRET de Sevret (1755-1852)

 

POUDRET

René Poudret de Sevret est né à Niort le 28 novembre 1775. Il s'engage à 17 ans, le 26 septembre 1792, et passe sous-lieutenant le 24 octobre 1792. Il se bat sur les frontières de l'Est et se distingue lors du passage du Rhin à Neuwied et à la bataille de Wurtzbourg en 1796. Affecté dans l'armée d'Italie, il se distingue au passage de Tagliamento. Il passe lieutenant le 20 mars 1797 puis capitaine le 16 septembre 1798.

Aide de camp du général Frère à partir du 10 novembre 1802, il accompagne ce dernier de 1803 à 1807. Il est nommé commandant le 3 mars 1807. Il devient aide de camp du maréchal Bernadotte le 29 septembre 1807. Puis il est désigné comme maréchal du Palais de Suède en 1807. Il prend part avec l'armée d'Allemagne à la campagne de 1809 contre l'Autriche et est blessé à Wagram le 6 juillet 1809. Il quitte Bernadotte au début 1810 lorsque ce dernier est élu prince héréditaire de Suède.

Il est alors désigné pour le 106e Régiment d'infanterie de ligne avec lequel il fait la campagne de Russie. Il est blessé à la tête et au cou au combat d'Ostrovo près de Vitebsk. Promu colonel d'infanterie en 1813, il est désigné comme commandant du 106e Régiment d'infanterie de ligne le 11 mars 1813. À la tête de son régiment, il sera blessé fin 1813 à Castagnaro sur l'Adige en Italie.

Pendant la 1ère Restauration et les Cent-Jours, il conserve son commandement. Il est retraité pour blessures le 29 décembre 1816. Il est colonel de la Garde nationale d'Angers de 1830 à 1843.

Poudret sera député de Maine-et-Loire de 1839 à 1846 et conseiller général pour le canton de Chemillé. Il est officier de la Légion d'Honneur, chevalier de Saint-Louis, confirmé dans le titre de chevalier héréditaire par lettres patentes du 12 octobre 1816.

Il épouse en 1817, sur les conseils de M. de la Roulière, maire de Niort, mademoiselle Joséphine Cesbron de la Roche, petite-fille de M. Milscent. Il aura deux enfants : Ernest (1818-1869) et Élisabeth (11 octobre 1819-31 juillet 1882).

René décède à Épiré, commune de Savennières, le 31 juillet 1851 et est enterré au cimetière de l'Est (carré 11).

 

Élisabeth POUDRET de Sevret, Marquise de Las Cases

écussonÉlisabeth Poudret de Sevret naît le 11 octobre 1819. Elle épouse en 1854, M. Emmanuel Pons Dieudonné marquis de Las Cases, fils du mémorialiste, ancien page de Napoléon à Sainte-Hélène ( Il est cousin des Las Cases qui s'occuperont des mines d'Ardenay et de Chalonnes). Malheureusement, celui-ci meurt quelques jours après son mariage d'une mauvaise bronchite.

N'ayant pas d'enfant, ni de famille proche, elle réalisera progressivement tous ses biens et se lancera dans plusieurs programmes de construction. Elle fit ainsi construire la nouvelle Eglise Saint-Aubin d'Epiré (de type néogothique angevin), architecte Auguste Beignet- ; la fin des travaux principaux aura lieu au moment de son décès. Mais l'église ne sera ouverte au culte et inaugurée qu'en 1885). Elle fit également construire à Épiré : le presbytère, l'école et l'hospice.

Indépendamment de ces réalisations locales, elle fit construire l'église de Saint-Georges-des-Gardes et la maison de retraite locale. Cette dernière église sera malheureusement abattue en mai 2006 après décision du Conseil municipal, la Commune n'ayant plus les moyens d'assurer son entretien. Elle fit également construire une maison de retraite à Niort.

Elle meurt le 31 juillet 1882 à Épiré. Elle est enterrée au cimetière d'Epiré. (Documents rédigés par J. Bizard)

Le Château « La Petite Rivière »

Petite Rivière

La Petite Rivière, située sur le haut coteau viticole d'Epiré qui domine la Loire, est un site ligérien pittoresque répertorié au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Sur la berge de la Loire se dresse un rocher monolithique à pic : la fameuse Pierre Bécherelle, péage historique de la frontière. À la sortie du bourg d'Epiré, au long du chemin rural qui descend à la Pierre Bécherelle se cache le château de la Petite-Rivière. Construit vers 1850 par M. Chevalier de la Petite-Rivière, chassé de sa demeure de bord de Loire démolie pour laisser la place à la voie ferrée, le château est connu pour une curieuse construction néogothique. Ce château Napoléon III se situe dans un parc aux arbres centenaires et partiellement planté d'un vignoble surplombant la Loire.

Château

Le château est alors transmis à sa fille Élisabeth Poudret de Sevret (1818-1882). La maison principale et les dépendances sont profondément transformées, à partir de 1852, avec l'aide d'un cabinet d'architectes d'Angers, dont M. Villers (voir plans référencés aux archives départementales d'Angers) (1854-1855). Les travaux à l'époque comprennent à une extrémité l'ajout d'une pièce au rez-de-chaussée, la surélévation de l'ensemble de la maison par un deuxième étage, puis un troisième étage encastré dans une toiture en trois parties indépendantes comprenant un corps central et deux pavillons à pentes raides.

La Petite-Rivière reprend l'organisation symétrique du corps de logis principal de style brique et pierre, axé sur un avant-corps à pignon chantourné, mais sa façade est moins ornée. Le bâtiment pourrait avoir eu, à l'origine, vocation de communs avant que le propriétaire n'en détourne l'usage. Il a été accompagné, dans un second temps, de dépendances d'un style voisin.

Source : La Confluence Maine et Loire

 

 

La Pierre Bécherelle

 

Histoire

personnages

Un cartulaire du chapitre de l'église Saint Laud d'Angers, en date de l'année 1009, cite, pour la première fois, ce rocher curieux, situé sur la paroisse d'Epiré, à 500 mètres des premières maisons de la Pointe.

Cette roche servait, dès cette époque lointaine, de limite entre deux fiefs, celui de St Laud et du Ronceray, du côté de Bouchemaine et celui de St Nicolas vers Savennières, comprenant tout le territoire de la paroisse d'Epiré, la coulée de Serrant actuelle et La Roche aux Moines, avec, en outre, les deux îles existant alors : Béhuard et l'île Corbin.

Cette hauteur ou « moutaigne » est décrite plusieurs fois dans les manuscrits anciens, notamment en 1377 et 1436, car on l'apercevait de loin, de très loin ! Ne servait-elle pas aussi de point de repère aux mariniers angevins surtout, aux autres également, à toute la batellerie, en général, très active et prospère, en un temps où nul autre moyen de transport n'était connu pour le commerce, le trafic des grosses marchandises d'une ville à une autre. Le Bon Roi René d'Anjou entretenait, pour sa part, une flottille importante sur la Maine et notre grand fleuve. Imaginons tout ce peuple sur l'eau, gens de négoce, de la pêche, de la voile, sans oublier, bien entendu, celui de la contrebande.

Les Péages à Bécherelle, avec les Seigneurs de Serrant

Les chroniques et autres documents des XVe et XVIe siècles, concernant la « roche Bécherelle », sont assez rares. Toutefois, nous y trouvons de précieux renseignements révélant les coutumes et usages féodaux de l'époque, surtout les péages, en 1427, 1442, 1565.

Jadis, limite de deux domaines, la « Pierre Bécherelle » devient un poste d'observation, poste de perception plutôt, des droits, imposés aux diverses embarcations, remontant ou descendant le cours de la Loire, près du confluent de « la rivière Mayenne », devenue, par la suite, la Maine. L'histoire de ce rocher va donc, désormais, se confondre avec celle de la Roche aux Moines et celle de la Coulée de Serrant.

Quoiqu'il en soit, les Seigneurs de Serrant, en Saint-Georges-sur-Loire deviennent les Maîtres du fief. La Roche, dite aux Moines, prend alors le nom de « Roche au Duc » ou encore « de Serrant ». Par le fait même de cette fusion de deux domaines, la souveraineté de Serrant va s'étendre très loin, sur tout le territoire longeant la Loire, depuis les Lombardières et Savennières jusqu'à Port-Thibault et Sainte Gemmes… Ils seront puissants et forts durant plusieurs siècles.

Heurts et Malheurs

À Bécherelle, une surveillance stricte et impitoyable était exercée par les émissaires de Serrant, les agents du fisc d'alors. Leurs exigences prenaient bientôt l'allure de vexations, et qui plus est, d'abus, voire même de cruauté, provoquant la révolte et la riposte de bons marchands et bateliers ; le seigneur Jean de la Haye ordonnait fréquemment d'utiliser la force et la violence envers quiconque cherchait à se dérober ou à opposer une résistance à ses prescriptions. Son successeur, Jean de Brie, ne se montra pas plus tolérant : « Plusieurs négociants, remontant, un jour, le fleuve avec leurs navires, chargés de denrées destinées au ravitaillement des villes riveraines du fleuve, vinrent à passer près de la pierre, sans acquitter le droit de péage, prétendu par le dit seigneur, l'estimant, sans doute, trop élevé, ce dernier, accompagné de Michel de Sens, son capitaine, se lança à leur poursuite et un combat devait s'engager immédiatement, face à La Pointe. Vaincus, les marchands blessés et l'un deux, grièvement, se virent, de force, leur argent arraché. En d'autres circonstances semblables, le même Jean de Brie fit couler des embarcations entièrement et jeter à l'eau marchandises et mariniers.

Avec les Guerres de Religion, la rivalité de la Roche au Duc avec la Seigneurie de Rochefort fit abandonner les escarmouches de Bécherelle. Les péages sont supprimés et le lieu, si redouté des petits mariniers de la Loire, tombe dans l'oubli pour longtemps.

Plusieurs actes de ventes ou d'héritages concernant ses abords, ses vignes, pièces de terre, buttes et coteaux mentionnent cependant son existence ? Ne demeure-t-il pas, comme par le passé, une limite idéale pour les propriétaires successifs de ces hauts lieux ? Ainsi, vers la fin du XVIIIe siècle, le domaine de Serrant se voit morcelé. La partie la plus proche de la Coulée passe à Chamboureau dont le Maître, Béguier de Chamboureau, avocat au siège présidial d'Angers, s'est porté acquéreur, en 1764.

Ainsi va le monde. Les siècles, comme les années et les jours, tous se succèdent, mais ne se ressemblent guère. La nature, par contre, demeure intacte ou presque, tant que les hommes ne la défigurent pas. Seul, le lent travail de l'érosion en change parfois l'aspect.

 

Les Mines du siècle dernier

Voici la dernière étape historique de Bécherelle. Nous sommes en 1843. La Pierre, connue depuis l'an 1000, suscite, plus que jamais encore, de fortes discussions. Deux exemplaires du journal « Le Maine et Loire », ceux des 4 et 5 septembre, nous apportent de précieux renseignements. En effet, menacé de disparition totale, le célèbre rocher d'autrefois échappe de justesse, aux destructeurs de ce temps-là.

Pour les travaux de voirie, l'entretien des chemins de halage, les entrepreneurs de la contrée, ceux de Chalonnes et de Montjean surtout, avaient besoin de matériaux. Quoi de plus simple et de plus pratique, pour eux, que d'entamer ce bloc schisteux, très facilement accessible par les chalands et les péniches, seuls moyens de transport toujours en usage.

Fort heureusement, de vives protestations vont s'élever de tous côtés, dans le milieu angevin. Le quotidien, cité plus haut, s'empresse de s'en faire l'écho fidèle. En voici un extrait : « La nature a ses monuments comme les cités ». Ils sont consacrés par une espèce de vénération à laquelle, il n'est pas permis de porter atteinte. Au confluent de la Loire et de la Maine, il existe un rocher, plutôt une pierre, aux gigantesques dimensions, qu'elle semble s'avancer pour jouir, plus à son aise, de ce beau spectacle auquel elle prête l'honneur de son assistance. C'est la Pierre Bécherelle. En vertu de quel arrêt veut-on la jeter, par lambeaux, à la voirie ? N'y a-t-il donc pas d'autres pierres dans le pays ! « C'est bien la dernière à prendre ».

Un autre lecteur du Maine-et-Loire s'exprime, à son tour, le jour suivant, en ces termes : « De nos jours, il faut bien l'avouer, pareilles destructions sont considérées par ceux qui les ordonnent comme sans conséquences funestes ». Cependant, il est nécessaire que la cause de l'artiste, la cause de celui qui, loin des administrations, professer un culte pour la nature et ses délicieux aspects, ne soit pas sacrifiée au détriment de l'industrialisme. Faut-il que, l'an 1843, le besoin et la nécessité en matériaux viennent motiver une si fâcheuse destruction… » De telles oppositions, de si vives protestions, près des autorités compétentes, ne pouvaient demeurer sans résultat.

Elles furent entendues, pesées et admises. Le pittoresque monolithe, quelque peu endommagé, fut respecté. Hélas ! Six ans plus tard, l'impérieuse obligation du tracé de la voie ferrée Orléans – Nantes, par Angers, donnait le coup de grâce à la « Pierre Bécherelle », creusant une profonde entaille dans sa masse, et ne laissant debout qu'une seconde pointe rocheuse amoindrie. Les mines utilisées pour le travail firent basculer, dans la Loire, un bloc du beau rocher d'antan. On l'a qualifié, tout simplement de « Pierre Tombée », visible lorsque les eaux du fleuve sont suffisamment basses.

En Manière de Conclusion

Depuis plus d'un siècle, le paysage est demeuré le même. Il est joli en hiver comme en été, au printemps et à l'automne. Près de Bécherelle, on respire l'air pur de nos coteaux angevins, on y goûte les plaisirs de l'eau, les pêcheurs à la ligne s'y donnent rendez-vous. L'artiste et le poète s'y livrent à la méditation ou à l'art de la peinture.

Ici, l'horizon est large et paisible. Avec un brin de nostalgie, quittons ces lieux enchanteurs, en relisant ces mots de l'un de nos grands poètes.

Lamartine :

La Nature est là qui t'invite et qui t'aime.

Plonge-toi dans son sein, qu'elle t'ouvre toujours.

Quand tout change pour toi, la Nature est la même.

Et le même soleil se lève tous les jours. »

Source : Journal paroissial de mars 1973

 

La Guinguette à la Pierre Bécherelle

vue

 

La Pierre Bécherelle, avec, devant l'entrée, un couple et un de leurs petits-fils.

Curiosité, qui sont ces personnes ?

René Bordière raconte :

« Pour notre mariage, le 22 avril 1961, à Savennières, mon beau-père, Charles Girault, a offert à sa fille les restes d'une cabane qui a été la guinguette de la Pierre Bécherelle ».

La guinguette appartenait à Monsieur et Madame Dialand. Une grande partie de la famille habitait sur les bords de la Loire à Trèves-Cunault, petit village à côté de Gennes. C'est le pays de naissance de mon épouse. Pendant son service à la guinguette, l'arrière-grand-mère chantait toujours, surtout le samedi et le dimanche. Par le bouche à oreille, on connaissait cette femme de la guinguette qui chantait pour le plaisir des clients et surtout pour le sien. Elle servait de la friture prise juste en face dans la Loire par son époux qui, en été, pêchait avec un épervier jeté de l'arrière du bateau. On pouvait aussi déguster une belle omelette, le tout accompagné de vin blanc de Savennières. À cette époque, au début du XXe siècle, on se déplaçait en calèche ou en bateau et surtout à pied. Les Dialand étaient les parents d'une fille Arsène qui se maria trois fois. De son premier mariage avec Charles Girault, elle a eu plusieurs enfants, dont Charles, mon beau-père, qui naquit le 13 juin 1911 à Savennières.

Bateaux

Mme Arsène Ménard (nom de son 3e mariage) tint un commerce de chaussures dans la rue principale de Savennières, rue Duboys d'Angers, sous le porche, à côté du café du Ralliement. Les gens de Savennières la connaissaient sous le nom de « Mémé Galoche », car elle vendait des sabots de bois, des savates, des espadrilles et surtout des bottes pour la pêche et les vendanges.

Elle avait un deuxième surnom, « la sardine ». Ce surnom vient du fait qu'une grande partie de la famille était pêcheur sur les bords de la Loire. Dès son jeune âge, son fils, Charles Girault dit « Charlot », allait à la pêche en Loire pour la guinguette de ses grands-parents Dialand. « Que de souvenirs de cette cabane, pour lui, lorsque sa grand-mère et son grand-père faisaient les beaux-jours de la Pierre Bécherelle ».

Cabane

GIRAULT

 

 

Les années ont passé. Cette « guinguette » fut abandonnée avec la disparition de M. et Mme Dialand. Plus tard, « Charlot » démonta la cabane et l'installa dans le jardin de sa mère. Ce jardin était inclus dans la zone qui devint un futur lotissement. Charles Girault dut donc désinstaller de nouveau la cabane et la remonta à côté d'un chêne, avec ses vieilles planches et ses vieilles tôles dans le jardin, chemin de l'Aiglerie, pour le mariage de sa fille Charlette. - Rien n'a remplacé la guinguette, mais la Loire coule toujours au pied de la Pierre Bécherelle.

 

 

 

 

Histoire (en bref)

Un cartulaire du chapitre de l'église Saint-Laud d'Angers, en date de l'année 1009, cite, pour la première fois, ce rocher curieux, repère pour les mariniers.

Les chroniques et autres documents des XVe et XVIe siècles, concernant la « roche Bécherelle », sont assez rares, sauf concernant les péages. Jadis, limite de deux domaines, pour le seigneur de Serrant, la « Pierre Bécherelle » devient un poste d'observation et de perception de droits imposés aux diverses embarcations, remontant ou descendant le cours de la Loire, près du confluent de « la rivière Mayenne », devenue, par la suite, la Maine.

 

Détails

En 1843, pour l'entretien des chemins de halage, les entrepreneurs de la contrée commencèrent à entamer ce bloc schisteux, très facilement accessible par les chalands et les péniches, seuls moyens de transport, en usage alors. Devant les vives protestations qui vont s'élever de tous côtés, dans le milieu angevin, le monolithe fut respecté.

Six ans plus tard, lors du tracé de la voie ferrée Orléans-Nantes par Angers, on creusa une profonde entaille dans sa masse en ne laissant debout qu'une pointe rocheuse amoindrie.

Louis Barrault

Source : Archives municipales de Savennières - Extrait du journal paroissial de Savennières-Epiré - mars 1973

Les Tombeaux de la Pierre-Bécherelle

Plan

Tout auprès, de l'autre bord de la voie ferrée, sur la pente du rocher en suivant chemin du Cellier, un chemin creux à forte pente qui relie Épiré à la Loire, se trouve un enclos entouré de murs à contreforts, peut-être un cimetière très ancien, un petit enclos entouré de murs contient les tombes de Morainville, an, fonctionnaire d'Angers, du colonel Gaultier, parti d'Angers lieutenant de grenadiers, plus tard aide-de-camp de Bernadotte, et du capitaine Dervieux, qui en 1807, simple cavalier au 2eme régiment de cuirassiers, avait dans une charge sauvé la vie à son chef et plus tard devint son héritier.

Une colonne tronquée, portant une urne, repose sur un piédestal en forme de dé, où d'un côté on lit : « Dervieux, à son maître, à son frère d'armes, son bienfaiteur et son ami ».

De l'autre, dans ce monument est déposé le cœur de Gilbert Gaultier, officier de la Légion d'honneur, chevalier de « Saint-Louis », né aux Ponts-de-Cé en 1768, mort à Angers le 29 octobre 1821, après avoir noblement servi sa patrie pendant 27 ans.

 Enclos

Pour l'intelligence de la première inscription, nous devons dire que Dervieux, cavalier au 2e régiment de cuirassiers, exposa sa vie en 1807 pour délivrer le colonel Gaultier, qui allait succomber sous les lances des cosaques. Cet officier supérieur, en reconnaissance d'un tel service, fit le brave cuirassier son légataire universel.

Sur le mêne promontoire et à quelques mètres plus à l'Est, on aperçoit une autre dalle en marbre noir sans aucun motif ni relief et tout à côté une autre dalle moins épaisse, mais avec une moulure sur les deux faces, ces deux dalles semblent avoir été déplacées. Il n'y a aucune inscription.

Ces tombeaux sont situés dans une propriété privée et sont inaccessibles.

Broussailles

Enfouis parmi les broussailles, souhaitons que se conserve ce qu'il en reste afin de perpétuer le souvenir de ces deux héros des armées de Napoléon et de celui qui fut commissaire de police à Angers au début du Directoire. »

Source : Dictionnaire Célestin PORT

 

Robert Pierre Georges MORAINVILLE

Robert Pierre Georges Nicolas Morainville est né au Grand-Andélys, dans l'Eure, le 8 janvier 1759, fils de Pierre Georges Morainville et Marie Anne Lefebvre. Il doit se consacrer à la vie religieuse, Jusqu'au décret du 13 février 1790 qui supprima les ordres religieux, il reste attaché à la collégiale de Tours. Étant diacre, chanoine et non religieux, il n'est pas tenu de déclarer s'il entendait vivre en religion ou s'il souhaitait rentrer dans le monde.

1792 - Le 19 juin 1792, Robert Morainville se marie avec Magdelaine Guertin, originaire de Tours, fille de Pierre Guertin et Marie Thiou .

1792 - Robert Morainville prononce le serment à la Constitution civile de la République.

1793 - Le 18 mai 1793, M. et Mme Morainville achètent une propriété à Épiré

Nommée « Les Quatre Vents ».

Cadastre

1795

Au début du Directoire Régime qui gouverna la France depuis la fin de la Convention nationale (26 octobre 1795) [4 brumaire an IV] jusqu'au 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII), Robert Morainville, l'ancien chanoine, est devenu commissaire de police. Sous le Directoire, ils sont nommés par l'administration départementale, sur proposition de la municipalité. À la tête de l'une des neuf sections d'Angers, il exerce cette fonction jusqu'en 1798 et devient l'adjoint de Louis-Jean Guillier de La Touche, administrateur du département. Au décès de ce dernier, le 23 avril 1798, il lui succède le 28 et entre en fonction le 7 mai 1798 [18 floréal an 6].

1799

Robert Morainville démissionne dès le 21 mars 1799 [1e germinal an 7]. Après sa démission, Morainville disparait de la scène publique.

1807

Il meurt le 23 juin 1807, âgé de 48 ans, en son domicile de la rue Saint-Jacques [faubourg Saint Nicolas dans l'acte de décès] et, suivant sa volonté, son corps repose au pied de la Pierre Bécherelle, proche de sa résidence de campagne.

1810

Le 11 avril 1810, Mme Morainville et son fils Robert, alors âgé de 24 ans (sa sœur peut-être décédée, n'est pas évoquée), se partagent les biens de la succession, 12 avril : Robert Morainville junior dépose son testament.

« Je donne et lègue à dame Madeleine Guertin, veuve de M. Robert Pierre Georges Nicolas Morainville, ma mère demeurant quai Bonaparte à Angers, tous mes biens meubles, immeubles et généralement tout ce qui m'appartient au jour de mon décès.»

1812 : Robert Morainville junior décède juste deux ans plus tard, quai Bonaparte.

1818

Le 2 juillet 1818, elle revend sa propriété des Quatre Vents au colonel Gilbert Gaultier, La dame Morainville aura pendant sa vie la jouissance et possession de l'enclos de murs dit : La Pierre Bécherelle, sans cependant que le sieur Gaultier puisse être privé du plaisir et du droit d'y entrer, passer et promener à son gré.

Madame Morainville est-elle morte à Angers ? Son acte de décès n'a pas été trouvé dans les registres des trois arrondissements de la commune, ni dans les tables de successions.

 

Gilbert GAULTIER

Il est né le 15 janvier 1768 de Sébastien Gaultier, maître serrurier et de Renée Bretault, paroisse Saint-Aubin des Ponts-de-Cé.

Dans l'acte de baptême, son nom est orthographié Gautier, erreur corrigée dans un acte de notoriété du 12 octobre 1816, signé Huault-Dupuy, vice-président du tribunal civil de première instance d'Angers.

La maison du serrurier Gaultier, située dans la grande rue Saint Aubin, traversant du nord au sud l'île du château, est composée de deux boutiques et de deux logements avec cour, cellier et latrines. Cette maison a disparu avec le percement de la rue principale aboutissant au nouveau pont Dumnacus, construit en 1848.

Gilbert Gaultier figure dans la liste établie le 24 juillet 1792, constituant le 2e bataillon de 106 volontaires du département de Mayenne-et-Loire.

Le 17 août 1792, il est nommé lieutenant de ce bataillon, commandé par Jacques Jardin, dit Desjardins, lieutenant-colonel en chef (surnommé Grand-Jacques par ses hommes) et Jean Victor Tharreau, adjudant-major.

Dans le tableau de l'artillerie de la garde nationale d'Angers (octobre 1792), constituée de quatre compagnies de 56 hommes, on retrouve, dans la première compagnie, rattachée au 2e bataillon de volontaires, Gilbert Gaultier et aussi Sébastien et Julien Gaultier, ses frères.

 lieutenant

Un peu d'histoire

Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre au « Roi de Bohême et de Hongrie », à savoir François II, souverain des Pays-Bas autrichiens. Les deux camps s'opposent lors de plusieurs opérations militaires le long de la frontière et donnent lieu à de nombreux combats. La Bataille de Jemappes

La Bataille de Jemappes

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Le 6 novembre 1792, les soldats autrichiens et français s'affrontent lors de la désormais célèbre « bataille de Jemappes ». Cette journée sanglante pour les deux camps se soldera par une victoire des troupes françaises.

Cette bataille est particulièrement importante dans la Constitution de la République française, en tant que première victoire révolutionnaire française hors du territoire national. Lors de l'annexion de nos régions à la France, le nouveau département sur le territoire du Hainaut prend le nom de « Jemmapes ». De nombreux tableaux présentent la bataille de Jemappes dans la galerie des batailles à Versailles, un bas-relief de l'arc de triomphe expose la victoire de « Jemmapes » et l'un des quais de Paris porte le nom de cette bataille.

Source :Anniversaire de la bataille par Ville de Mons

 

Bataille de Neerwinden

Neerwinden

La bataille débute le 18 mars 1793, entre sept et huit heures du matin, par un mouvement général qui surprend d'abord le prince de Cobourg. L'ordre est aussitôt donné de repousser les Français. Une première colonne menée par le général de Lamarche, rejoignant celle du général Le Veneur, s'empare des villages d'Overwinden et de Racour. Au terme d'une lutte farouche, les Français s'en voient toutefois chassés trois fois par les forces impériales. Une 3e colonne, menée par Neuilly, s'empare quant à elle de Neerwinden avant d'apporter son appui aux forces de Lamarche et de Le Veneur, permettant aux Impériaux de reconquérir Neerwinden. Les 4e et 5e colonnes françaises, menées par le duc de Chartres (le futur roi Louis-Philippe 1er), parviennent finalement à reprendre ce village, mais se retrouvent assaillies par l'infanterie ennemie et un intense feu d'artillerie qui les forcent à se replier de Neerwinden dans une grande confusion. Voyant son centre en péril, le général Dumouriez accourt alors, parvient à ranimer le courage de ses soldats et à les ramener au combat. Neerwinden est reconquis une troisième fois par les Français, mais est à nouveau perdu devant la détermination et le feu des Autrichiens.

Voyant faiblir les Français, Cobourg ordonne à sa cavalerie de les charger à partir de Neerwinden et de la Tombe de Middelwinden ; deux charges successives de la brigade Hoditz bousculent les escadrons français et menacent les colonnes françaises. Une autre brigade de cavaliers autrichiens charge l'infanterie du général Diettman. Ces attaques sont finalement endiguées et la brigade Hoditz repoussée par le 10e dragon. Sur l'aile droite française, la 6e et la 7e colonnes, après s'être emparées du village d'Orsmael-Gussenhoven, voyant leurs bataillons de milice céder à la panique, cessent leur avance et se replient. Avec la tombée du soir, les combats cessent. La victoire de Neerwinden est autrichienne.

Le lendemain, les forces françaises entament leur repli, ayant subi une perte de quelques 3.000 tués et blessés, de 1.000 prisonniers et d'une trentaine de canons. Les Autrichiens, pour leur part, ont perdu quelque 1.400 tués et blessés. Cinq jours après Neerwinden, Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld inflige près de Louvain une nouvelle défaite à Dumouriez. Les territoires belges sont bientôt provisoirement reconquis par l'Autriche.

Le 22 octobre 1793 [1er brumaire an 2], Gilbert Gaultier est nommé officiellement aide de camp du général Desjardins et le restera jusqu'à la mort de ce dernier, le 11 février 1807. Les ordres sont généralement transmis sous forme de billets tels que celui conservé dans les archives de Jacques Desjardins.

1805 Après la bataille d'Austerlitz [2 décembre 1805], tous les corps de l'armée entrent en cantonnement et y restent jusqu'à l'ouverture de la campagne de Prusse. Pendant ce temps, Desjardins assure, par intérim, le commandement du 7e Corps. Sur sa recommandation, adressée le 26 frimaire an 13 [17 décembre 1804] à la Chancellerie, Gilbert Gaultier est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 14 mars 1806.

Honneur

 

Bataille d'Iéna

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Victoire française remportée par Napoléon Ier sur les 50 000 Prussiens du prince de Hohenlohe, au terme de la campagne de Saxe (8-14 octobre 1806).

Le même jour, Davout gagnait la bataille décisive d'Auerstedt. Alors que les Français se trouvent au sud du Thüringerwald le 8 octobre, les Prussiens ont amorcé un mouvement pour les tourner par le nord-ouest. Napoléon les devance en franchissant, en sens inverse, les défilés du Frankenwald. Descendant la vallée de la Saale, il atteint Iéna le 13 octobre sur le flanc des positions prussiennes. Craignant l'encerclement, Brunswick et le Roi de Prusse (70 000 hommes) reculent en direction de l'Elbe, tandis que Hohenlohe (50 000 hommes) est chargé de protéger le repli.

Dans la nuit du 13 au 14, l'Empereur installe son artillerie sur le plateau du Landgrafenberg, qui domine la vallée et la ville, et, le 14, avec 56 000 hommes, il écrase l'armée de Hohenlohe, pendant que Davout (26 000 hommes) bat Brunswick à 20 km au N., à Auerstedt, grâce à l'habileté de ses trois divisionnaires, les généraux Gudin, Friant et Morand. Les Prussiens refluent en déroute vers Weimar, déroute que la cavalerie française transforme en débâcle. Toutes les places fortes, Lübeck, Stettin, Küstrin, Magdeburg, tombent en quelques semaines, et Napoléon entre à Berlin le 27 octobre.

Source : J.F BODIN, recherche historique sur l'Anjou

À la bataille d'Iéna, sous les ordres du maréchal Augereau , et dont la première division était commandée par Desjardins, se couvrit de gloire. Il fut toujours attaché à la grande armée, prit part à toutes les affaires jusqu'à celle d'Eylau, qui eut lieu le 8 février, et dans laquelle le septième corps fut entièrement détruit. Tous les officiers-généraux y furent tués ou mis hors de combat. Le général Desjardins y reçut à la tête une blessure mortelle ; son aide-de-camp, Gaultier, l'enleva du champ de bataille et le fit transporter dans la petite ville de Lansberg, où il mourut le 14 du même mois, Jacques Desjardins n'est plus.

Le 14 février 1807, Gaultier est désigné chef de bataillon, attaché comme adjoint au grand état-major général de la Grande Armée. De plus, ayant participé à la bataille d'Iéna, il reçoit de l'Empereur une dotation de 500 francs de rente sur le Monte-Napoléone, le 17 mars 1808.

En 1810 [plutôt 1808], Gaultier était aide-de-camp du prince Bernadotte, aujourd'hui roi de Suède. Ce prince l'envoya commander dans l'île d'Inglan [Langeland], qui se trouve entre le petit et le grand Belt ; il y resta plusieurs mois avec cent cinquante Français et deux mille Espagnols. La Guerre d'Espagne se poursuivait alors avec vigueur.

1812 - Le 11 septembre 1812, il est aide-de-camp du maréchal Augereau, duc de Castiglione.

C'est comme aide de camp du maréchal, avec lequel il fait les campagnes de la Grande Armée en 1812-1813, et de l'armée de Lyon en 1814.

 

Bataille de Leipzig

Leipzig

16 au 19 octobre 1813 aux environs de Leipzig, ville de Saxe (actuellement au nord-ouest du Land de Saxe, en Allemagne).

Force en Présence : Grande Armée (190 000 hommes, dont une partie sont des mercenaires saxons), sous le commandement de l'Empereur Napoléon Ier. Coalition prusso-austro-russo-suédoise (330 000 hommes), sous les ordres du général Gebhard Leberecht von Blücher, du prince Karl Philipp zu Schwarzenberg et de Jean-Baptiste Jules Bernadotte, prince héritier de Suède.

Pertes Grande Armée : autour de 38 000 morts ou blessés et 20 000 prisonniers. Coalition prusso-austro-russo-suédoise : environ 54 000 morts ou blessés.

Bataille de Leipzig : également appelée « bataille des Nations [Völkerschlacht] », elle est la plus grande confrontation des guerres napoléoniennes, et la plus grande défaite subie par l'Empereur.

Durant trois jours, les combats font rage sur le vaste champ, le 16 à Dölitz, à Markkleeberg, à Wachau, à Liebertwolkwitz, à Groß-Wiederitzsch et Klein-Wiederitzsch, à Möckern ; le 17 à Gohlis et à Pfaffendorf ; le 18 à Wachau, à Lößnig, à Dölitz.

C'est alors que les Saxons et leur artillerie se retournent sans prévenir contre les troupes de Napoléon Ier, fait unique dans l'histoire de la trahison d'une armée par des alliés sur un champ de bataille ! Le repli français, déjà entamé, se poursuit, mais le Génie détruit beaucoup trop tôt l'unique pont assurant la retraite. Un tiers des forces françaises n'a pas le temps de traverser, et se rend à l'ennemi ou se noie en tentant de franchir la rivière Weibe Elster à la nage.

Les pertes sont énormes, entre 80 000 et 110 000 morts ou blessés au total. Napoléon Ier a perdu plus de 40 000 hommes, dont le maréchal Józef Antoni Poniatowski et le général Claude-Charles Aubry de la Boucharderie.

1814

Le 17 mars 1814, Gaultier est nommé adjudant commandant, à l'âge de 46 ans. (Dans l'armée française, adjudant-commandant est une fonction d'état-major et non un grade). Un colonel ou un chef de bataillon pouvait être nommé à cet emploi qui se situe généralement entre colonel et général de brigade.

1815

Il est employé à l'état-major de la 19e Division militaire à Lyon. Il est fait chevalier de l'Ordre royal militaire de Saint Louis le 29 juillet 1814, puis officier de la Légion d'honneur le 15 octobre 1814. Pendant les Cent-Jours, le 21 juin 1815, il est affecté à l'armée de la Loire, avec une demi solde. Enfin, le 13 septembre 1815, l'adjudant commandant Gaultier est licencié de l'armée.

1818

Le 2 juillet 1818, devant MQ Pananceau, notaire à Angers, il fait l'acquisition de la maison Les Quatre Vents de madame veuve Morainville. La maison des Quatre Vents se trouve rue Thierry Sandre, en face du château d'Épiré, demeure familiale d'un autre colonel de la Grande Armée : René Poudret de Sevret.

 

Le Logis des Quatre Vents

La construction est typique de la fin du XVIe et du début du XVIIIe siècle, en pierres du pays, enduites avec encadrements de baies en tuffeau, planchers en bois et sols en tomettes de terre cuite. La maison de maître, à trois niveaux, a son rez-de-chaussée surélevé de quelques marches, côté rue, empiétant sur le trottoir et de plain-pied côté jardin.

Le 16 décembre 1819, Gilbert Gaultier rédige son testament. Il donne tous ses biens à Jean-Baptiste Firmin Dervieux qui lui est resté fidèle. Gilbert Gaultier meurt à son domicile de la rue des Lauriers à Angers, le 29 octobre 1821, à 53 ans. Le lendemain, après la cérémonie de ses obsèques en la cathédrale d'Angers, il est inhumé à Épiré, dans l'enclos de Mme Morainville, près de la Pierre-Bécherelle.

Jean-Baptiste Firmin Dervieux est décédé en son domicile d'Épiré (la maison des Quatre Vents) le 5 novembre 1845, à l'âge de 62 ans, laissant trois enfants mineurs : Jean-Baptiste Firmin, Marie et Charles.

Tombeau

Noyade à la Pierre-Bécherelle

Pierre Babin noyé à la Pierre Bécherelle le 28/04/1699 à Savennières.

Certificat

Le vingt-huitième avril mil six cent quatre-vingt-dix-neuf a été inhumé dans le cimetière d'Epiré par nous curé dudit lieu le corps de Pierre BABIN âgé d'environ onze ans à douze ans fils de défunt Pierre BABIN marchand Angers paroisse de St. Maurice et de demoiselle Catherine FOLENFANT lequel BABIN se noya à la Pierre Bécherelle le vingt-neuf octobre dernier dont le corps a été ce jourd'hui trouvé et repris et reconnu par François BABIN marchand son aïeul et encore par François RONDEAU marchand qui est aussi oncle du deffunt lesquels ont été présents à la sépulture.

 

Moulins

La Croix-Picot

Moulin

Le plus élevé sur nos coteaux, avec celui de Beaupréau à Savennières, le moulin de la Croix Picot, a aujourd'hui perdu ses ailes, mais sa tour crépie de sable et sa toiture d'ardoises dominent toujours le fleuve qui coule à ses pieds.

 

Fontaine

 Fontaine

Cette fontaine se trouve au bord d’un des chemins touristiques les plus fréquentés de nos coteaux. Ce chemin conduit à la Pierre Bécherelle et marque la limite entre les communes de Bouchemaine et de Savennières. Très ancienne, probablement d’origine païenne, devenue ensuite lieu de dévotion, elle reste aujourd’hui très visitée.

Depuis longtemps, « Sainte Genette », pourquoi ? Une statuette, placée sur le mur du lavoir, serait un jour tombée dans l’eau, on l’en retirera toute « guénée », toute mouillée. Toucher de son eau guérit de nombreuses maladies. Les jeunes filles venaient y mouiller leur main afin de se marier dans l’année, les garçons se contentaient d’y jeter une pièce. Son eau aurait des vertus pour les yeux bleus. Les pêcheurs et les mariniers venaient jadis, nombreux, y puiser de l’eau, eau qui aujourd’hui n’est malheureusement plus potable. La fontaine, qui tombait en ruine, a été restaurée par l’association Histoire des Coteaux de Loire et de Maine.

Nouvelle

Des morceaux de l’ancienne fontaine et ceux d’une autre plus ancienne encore, trouvés dans l’ancien socle, ont été scellés dans le monument. Selon la tradition de Montjean et de Briollay, Sainte Guenette était une sainte imaginaire qui avait pour fonction de « fesser les vieilles filles ». Elle était la commère, d’après la tradition de Montjean, de Saint Ebobuche qui avait la spécialité « d’enlever le temps », sans doute d’écarter les nuages, comme le vent emporte la « bobeluche », balle d’avoine, de blé, fétu de paille ou brin d’herbe sèche, et de Saint Guernuchon qui « remuait sans raison » ou les lèvres « sans boire ».

Le chemin et la fontaine étaient dans un état déplorable.

Les pierres de cette dernière s’effondraient dans le lavoir, elle devenait dangereuse pour tous. Une commission de l’association H.C.L.M (Histoire des Coteaux de Loire et de Maine) établit un rapport et une estimation des travaux de remise en état de ce beau patrimoine. Le 9 mars 1985, le conseil d’administration de l’association prend la décision d’essayer de restaurer la fontaine Sainte Guenette. En juin 1985, un premier devis annonçait une somme importante pour une réfection des parties détériorées. De tous les côtés sont arrivés de nombreux encouragements.

À l’occasion de la remise en état du chemin de la Pierre Bécherelle par les communes de Savennières et de Bouchemaine, cette dernière faisait aménager les abords et réparer la grille. Le 13 décembre 1985, le conseil municipal de Bouchemaine autorisait l’H.C.L.M à ouvrir une souscription et à prendre en charge la restauration de la fontaine. Le 10 juillet, une réunion avec M. Latron, architecte des Bâtiments de France, M. Gallard, Prévôt des Compagnons du Devoir permettait de faire le point et d’envisager, étant donné l’importance de cette fontaine dans notre Patrimoine, de la rareté d’un tel monument, de faire le nécessaire pour le sauver.

Le très mauvais état du monument fait décider une restauration complète de l’ensemble en pierre de Chauvigny, afin d’assurer une bonne tenue dans le temps. L’association fournira les pierres, le matériel complémentaire, le démontage de l’ancienne fontaine et le montage de la nouvelle. La petite restauration du début est devenue une grande opération. Une participation du Conseil Général et de l’Association Sauvegarde des Croix et Chapelles d’Anjou vient en aide.

Le montage se fait avec beaucoup de soins par l’entreprise Cruaud, et est admiré par de très nombreux visiteurs. Un document à l’attention des générations futures est scellé dans la base avec des morceaux de l’ancienne fontaine trouvés dans les fondations .

Inauguration le 14 Mai 1988.

Par une belle matinée de printemps, une foule nombreuse s’était rassemblée pour lever le voile du monument et retrouver la statuette de Sainte Guenette toute rayonnante dans sa nouvelle niche. Le ciel était pur et embaumé, les abords fleuris et l’eau limpide comme aux plus beaux jours ; un miracle s’était produit dans la nuit puisque trois petits poissons rouges avaient envahi le bassin, signe de vie et de résurrection. Après l’accueil du président Lapart et quelques mots de bienvenue, l’assistance, plus de deux cents personnes, s’est dirigée en une longue et joyeuse procession vers la place de la « Vieille-Église », à Epiré en Savennières, où le président du Conseil Général M. Jean SAUVAGE, M.Poirier maire de Bouchemaine, Mme Roussier, maire de Savennières félicitaient l’association pour la qualité de son intervention.

Parmi l’assistance nombreuse, messieurs Fouliard, maire de La Possonnière, Richou, Maire de Béhuard, d’un grand nombre de conseillers municipaux des communes de nos coteaux, Mme Poirier-Coutançais, archiviste, de M. Voizard, architecte des Bâtiments de France, directeur départemental, de M. Le Goff, conservateur des antiquités et objets d’art, de M. Sarazin, président de l’association « Sauvegarde des Chapelles et Calvaires d’Anjou » ainsi que de nombreuses autres personnalités locales et tous les membres de notre association

Église St AUBIN d'ÉPIRÉ

Eglise

Clocher d'Epiré : la haute flèche de 40 mètres est nettement reconnaissable dans les paysages voisins. Flanquée de son vénérable cyprès, elle est visible d’une trentaine de villages alentour. Elle est en pierre, de forme octogonale, avec des lucarnes et se termine par une croix en fer forgé. L’étage supérieur de la chambre des cloches est orné de hautes baies jumelées, couronnées par un fronton en mitre incluant une horloge sur chaque face du clocher.

Le clocher abrite deux cloches fondues à Paris en 1881.

Le clocher d'Épiré est vu de très loin et facilement identifiable grâce au voisinage d'un séquoia géant. Savez-vous que du haut du clocher, on peut apercevoir trente autres églises.

Il est remarquable de voir :

Au nord : Pruniers, Angers, St-Laud, la cathédrale, Ste-Thérèse.

Au nord-ouest : Segré, Andigné, Marans, Vern, Villemoisan, Bécon, St Augustin-des-Bois.

Au sud-ouest : St-Martin-du-Fouilloux, Savennières, St-Georges-sur-Loire, Montjean, Ingrandes, St Florent-le-Vieil, La Pommeraie.

Au sud : Rochefort-sur-Loire, Denée, Mûrs, les deux clochers des Ponts-de-Cé, Borges, La Daguenière, La Bohalle, St-Jean-des-Mauvrets, La Ménitré, Les Gardes et St-Georges-des Gardes

Observations d'Auguste Rabaud

 

En 1650, la Cloche à Épiré

vue

Le 7 août 1650, bénédiction de la grosse cloche par le curé Ledoux, en présence du vicaire Jean Vitour. Le parrain est René Lefebvre, écuyer, sieur de la Touche, fils du seigneur de Chambourreau, la marraine est demoiselle Marie, fille de Jean Gilles, écuyer, sieur de la Grue.

Ladite cloche fut fondue par un ouvrier passant, dans le cimetière de Céans proche et devant le ballet de la Grande Porte de l'église, dans l'allée dudit cimetière par deux fois. La première qui fut cause de la Manque fut qu'il voulut la fondre avec du charbon, et le métal se créma, qui ne fondit pas assez clerc ; c'est pourquoi il fallut refaire un autre fourneau et le chauffer avec du bois, qui parfit l'ouvrage, ce qui causa une grande perte tant par le charbon qui fut perdu que pour le déchet du métail, qui fut de 34 livres d'augmentation, et la cloche n'en est guère plus pesante.

D'où il se voit que le fondeur en a beaucoup volé, joinct qu'il s'en ala après avoir ésté payé contre sa promesse sans dire adieu. Il s'apelait Paris. Si jamais tu as des cloches à fondre, baille les au pois et marchande à la livre. C'est bien le meilleurs marché. Celle-cy estoit marchandées douze livres pour peines et façon de l'ouvrier. Il se paya du surplus.

Signé Ledoux, curé d'Epiré.

 

Vue de l'Intérieur

 

vestibule

Le vestibule d'entrée, sous le clocher voirie d'ogives, donne accès à droite à la chapelle des fonds baptismaux terminée par une abside en cul de four et à gauche par un escalier de bois à la tribune et au clocher. La tribune est voutée d'ogives et fermée sur la nef par une balustrade en pierre.

Baptismaux

Les Fonts-Baptismaux sont largement éclairés par de hautes fenêtres, la nef, le transept et le choeur sont recouverts de voûtes angevines légèrement bombées avec nervures à simple tore.

 Ogives

On distingue à la croisée des ogives à partir du chœur vers le transept, les médaillons de la papauté, de l'évêque d'Angers et de la famille de Las Cases. L'architecte a remonté au maximum les clés des ogives, ce qui donne légèreté et élégance. Les ogives reposent sur de fines colonnes à chapiteaux ornées de feuillage. On distingue les évangélistes représentés par leurs symboles (lion, aigle, taureau, etc.).

On remarquera dans les transepts le joli travail architectural de raccordement des petites voûtes.

Vue générale

Travaux

En 1997, la commune a entrepris des travaux de restauration de la flèche de l’église (rejointoiement des pierres et consolidation de la fixation de la grande croix du faite du clocher) et des vitraux du chœur (dépose remise en état des garnitures de plomb et repose). 340.000 francs seront dépensés, soit 180.000 francs pour la remise en état des vitraux et 160.000 francs pour la fléche 40 % par la région, et le reste par la commune de Savennières.

Le Bénitier classé

Bénitier

Il est une des pièces les plus remarquables du trésor paroissial et la plus ancienne. Il est composé d'un grand chapiteau de marbre rose, décoré d'oves et de feuilles d'acanthe, provenant très probablement d'un édifice romain, Allant un jour visiter Béhuard avec M. l'abbé Choyer, nous entrâmes, chemin faisant, dans l'église d'Épiré (Maine-et-Loire), et bien nous en prit ; car nous aperçûmes, servant de bénitier, le reste d'un fût de colonne placé à l'envers sur un chapiteau très-fort, le tout en pierre calcaire dure et d'une couleur légèrement jaune, d'un très beau ton.

À première vue, ces deux objets ne nous semblèrent pas pouvoir appartenir au moyen-âge, et nous avions raison : il suffit d'un œil médiocrement exercé pour s'en convaincre, mais sans plus d'examen, il nous parut qu'ils devaient remonter aux derniers temps de la période gallo-romaine. Sur ce, comme nous étions pressés, nous remîmes à un autre jour une plus ample vérification.

Plus tard, je me rendis à Épiré accompagné de M. Bainville fils, et lui aussi fut impressionné comme nous l'avions été ; mais des impressions n'étant pas toujours des preuves, il me reste à vous en fournir.

Chapiteau Romain

Auparavant, toutefois , décrivons nos deux objets. Le chapiteau est du nombre de ceux que, suivant Batissier, les architectes du XVe. siècle, en étudiant les monuments de l'antiquité, nommèrent composites, lesquels chapiteaux ne sont, à vrai dire, qu'une variété de l'ordre corinthien,

Les savants étant d'accord depuis longtemps pour nier l'existence de cette ordonnance architectonique (dite «composite). La plus grande variété règne habituellement dans ces chapiteaux, auxquels il faudra bien, pour se faire comprendre, laisser le nom de composites. Cette variété provient de ce que « l'architecture des Romains fut l'expression du caprice et de la magnificence , tandis qu'on peut dire de l'architecture hellénique qu'elle est rationnelle, sévère et « majestueuse ».

M. de Caumont a prouvé , du reste , dans le 3e. volume de son Cours d'antiquités , combien le chapiteau corinthien offre de variété en Gaule et même en Italie ; et depuis cette publication, il a réuni une très-grande quantité de faits nouveaux à cet égard. Les volutes plus prononcées et enroulées à la manière ionique dans les chapiteaux dits composites, sans avoir, pareil , formé un ordre à part chez les anciens, ont établi néanmoins une différence entre le corinthien, proprement dit, et son dérivé. Quoi qu'il en soit, notre chapiteau comme celui de l'arc de Titus a

1° Deux rangs de feuilles d'acanthe .

2° Deux volutes dont on n'aperçoit plus, il est vrai , que l'ombre.

3° Au-dessous de l'abaque, un rang de perles ; mais il en diffère en ce qu'il ne possède entre ces volutes qu'un seul ove , tandis que celui de l'arc de Titus en a trois; en ce que l'abaque, en partie brisé dans notre chapiteau, parait avoir eu ses faces droites, tandis qu'elles sont cambrées dans l'autre ; en ce que la corbeille du chapiteau d'Epiré , entre les hautes feuilles d'acanthe et le rang de perles , est entaillée de ires qui ne se rencontrent pas dans celui de l'arc de Titus ; les traits, d'un bon effet, semblent imiter les joncs verticaux, mais évasés d'une corbeille

Tous ces caractères, y compris le galbe élégant de notre chapiteau lui-même , prouvent assez qu'il n'est point l'oeuvre du moyen-âge ; mais vous m'objecterez qu'il pourrait bien être un travail contemporain de la renaissance ou même postérieur. À quoi je réponds qu'il suffit de voir la manière large avec laquelle il a été fouillé et de faire attention à la dureté de la pierre pour convaincre que rien de pareil ne se rencontre dans le style contemporain de la Renaissance et dans celui qui lui est postérieur. J'ajouterai pour ceux qui savent tenir compte des impressions ; que notre chapiteau, ou plutôt notre corbeille toute parée de ses feuilles, a je ne sais quel parfum de vieille souche qu'il est impossible de retrouver dans nos acanthes modernes : un odorat très-ordinaire ne s'y tromperait même pas. Si donc ce chapiteau n'appartient ni aux temps modernes ni au moyen-âge, il ne peut être évidemment que gallo-romain. Mais auquel des cinq premiers siècles de l'ère chrétienne est-il attribuable ? Ici commence mon embarras. Cependant , si l'on compare le chapiteau de l'arc de Titus, qui est du 1er siècle avec le nôtre, on verra que ce dernier est d'un faire moins pur et moins savant, mais d'un autre côté , si on le rapproche de deux chapiteaux composites du musée d'Arles, et que M. de Caumont a dernièrement décrits dans le Bulletin monumental, 13e. vol. , n°. 2, page 124 , il sera aisé de s'apercevoir qu'elle est d'une plus belle époque; or , les deux chapiteaux d'Arles sont classés du IVe au VIe siècle. Ils n'ont qu'un rang de feuilles d'acanthe et le galbe de leur corbeille est écrasé. Tout porte donc à croire que le chapiteau d'Epiré doit trouver place entre celui de l'arc de Titus et ceux du musée d'Arles soit le IIIe siècle.

Reste maintenant à déterminer la hauteur de la colonne par ce que nous possédons de la partie inférieure du fût qui, comme il sera prouvé, s'accorde bien avec le chapiteau. Ce fragment de fût est à sa base orné de deux filets et d'un tore au milieu ; au-dessus de ces moulures, on distingue, au pourtour de la colonne, trois rangs de feuilles imbriquées les unes sous les autres et ayant plus ou moins l'aspect de feuilles de laurier. Ce fragment de fût est d'un diamètre , à sa partie inférieure, de 56cm., et d'une hauteur, non compris le tore et les filets , de 37cm ; quant à ceux-ci, ils ont une épaisseur de 85mm. À l'encontre de ces mesures, nous devons donner celles du chapiteau qui a de haut 60cm de large ; sur le tailloir, 62cm ; et de diamètre , au-dessus de l'astragale , 42cm.

Nous avons pris le diamètre du bas de la colonne qui est de 56cm. , et nous n'avons pas été peu surpris, en le superposant dix fois, de voir que ces dix diamètres répétés formaient précisément, à quelques millimètres près, la hauteur proportionnelle du fût et de la colonne réunie des ordres corinthien et composite. Il était donc évident que notre chapiteau et le fragment de fût appartenaient au même monument. Ces points bien établis, en multipliant, le diamètre de 56cm par 10, nous avons obtenu une hauteur, fût et chapiteau compris, de 60cm Le piédestal, si les proportions en ont été aussi exactes, devait être de 1 m77 et l'entablement, s'il y en a eu, de 1 m40, soit au total : 8 m77

Mais je suis porté à croire que cette colonne était isolée, car si elle avait appartenu à un temple, il eût été considérable et vraisemblablement il en fût resté des traces. Alors, dans l'hypothèse d'une colonne isolée, et en supprimant l'entablement haut de 1 m 40 , elle aurait eu une hauteur 7 m37.

Il ne nous a pas été possible de savoir d'où provenait notre chapiteau , seulement M. le curé d'Épiré, avec une complaisance que nous sommes heureux de signaler ici, nous mit en rapport avec l'un des fermiers de M. de Suret, lequel fermier nous apprit que tout près de l'église l'on avait, il y a quelques années, découvert un blocage qu'à sa description nous reconnûmes très-bien pour avoir été une maçonnerie amplecton more romano. Était-ce sur ce blocage que reposait la colonne ? Nul n'osera l'avancer, mais du moins paraît-il constant que le mamelon d'Épiré possédait autrefois des constructions romaines, et qu'on ne voit pas alors pourquoi notre colonne n'y ait pas été dressée.(1)

(1) Tout porte à croire que cette colonne n'était pas isolée ; qu'elle faisait partie d'un monument romain, peut-être un temple que l'église aura remplacé.

Source : Bulletin Monumental- Chpiteau Romain par M. GODARD-FAULTRIER

Code INSEE de la commune 49329

Édifice Église Saint-Aubin d'Épiré

Bénitier

Siècle de l'œuvre 2e siècle

Mots-clés Sculpture

Le Christ polychrome du XVIIIe siècle : classé

Le Christ Croix

Le grand Christ en croix polychrome provient de l’ancienne église, Il est mentionné dans l'inventaire de 1804 au lendemain de la tourmente révolutionnaire. Il présente toutes les caractéristiques de l'art populaire du XVIIIe. Il faut noter l'allongement particulier du corps et des jambes et son mouvement

Code INSEE de la commune 49329

Édifice Église Saint-Aubin d'Épiré

Légende Croix (crucifix) : Christ en croix

Siècle de l'œuvre 17e siècle ; 18e siècle

Mots-clés Sculpture

La Vierge et l’Enfant (inscrit)

Cette Vierge polychrome était également présente dans l'ancienne église avant 1793.

 la Vierge et de l’Enfant

La statue de Saint Vincent du 17e siècle (inscrit)

St Vincent

Nota : Saint Vincent fut ordonné diacre par l'évêque de Saragosse vers l'an 304. Il fut martyrisé par Dioclétien. Son corps fut jeté à la mer. Cette statue en tuffeau représente Saint Vincent, patron des vignerons. Il est présenté en diacre, vêtu de la dalmatique, la palme du martyre dans la main droite et portant dans la gauche les attributs de son patronage : pampres et grappes de raisin. Cette statue a été restaurée en 1995 et mise en valeur sur un socle.

Vie

 

La statue de Saint Fiacre du 17e (inscrit)

statue

Cette statue sculptée dans le tuffeau représente Saint Fiacre. Le mouvement du genou droit est particulièrement remarquable. Mais elle est démunie de la bêche de jardinier.

Elle a été rénovée par le Département en 1995.

St Fiacre

 

La statue de Saint Aubin du 18e (inscrit)

statue

Vie

St Aubin fut évêque d'Angers pendant de très longues années au début du 6e siècle. Il mourut à Angers en 550 à l'âge de 80 ans. La statue de l'église d'Épiré est une des plus anciennes représentations de Saint Aubin. Elle a toutes les caractéristiques du 18e. Le prélat est représenté vêtu de son rocher à la fine dentelle sculptée dans le tuffeau et revêtu de la chape, mitre sur la tête et crosse en main.

Tableaux de Mercier d'Angers de 1836

Saint Nicolas

St Nicolas

Tableau peint à l'huile sur toile signé en bas à droite, en biais à la peinture rouge. Il représente Saint Nicolas, évêque de Myre, réalisant son miracle le plus célèbre : Il ressuscite trois écoliers coupés en morceaux et jetés dans un saloir.

Sainte Geneviève

 Ste Geneviève

Tableau peint à l'huile sur toile également daté et signé du même auteur. Il représente Sainte Geneviève reconnaissable au cierge qu'elle tient dans sa main gauche et qu'un ange vient de lui rallumer alors que le diable venait de l'éteindre lors de son pèlerinage à Saint Denis.

 

Jésus au milieu des docteurs

Docteurs

 

 

Calice et Patène

Patène

Identification

Édifice : Église Saint-Aubin d'Épiré

Légende : Calice, Patène

Auteur de l'oeuvre représentée : Hardye, Guillaume II (orfèvre)

Siècle de l'œuvre : 2e quart du 18e siècle

 

Les Vitraux

Les vitraux sont l'une des plus belles richesses artistiques de l'Église. Quand ceux du chœur sont éclairés par le soleil l'après-midi, ils donnent à la nef un éclairage d'une grande beauté. Ils ont été réalisés par les ateliers Magnen, Clemens et Bordereau d'Angers entre 1881 et 1882. Les vitraux en plus de leur rôle décoratif et artistique, ont aussi un rôle éducatif pour les paroissiens et les visiteurs. Ils rappellent ou évoquent des éléments importants de la vie de Jésus, des saints et de la doctrine de l'Église. La chronologie des évènements est disposée de bas en haut afin d'élever vers des pensées célestes ceux qui les regardent.

Les principaux vitraux du chœur représentent :

1° À gauche : Saint Aubin guérissant les paralytiques

 les paralytiques

Saint Aubin originaire de Vannes devint moine et abbé de Tincillac (entre Angers et Saumur) puis évêque d'Angers au 6e siècle. Il est le patron de l'église d'Épiré.

 

2° Àu centre : le Sacré-Cœur

vue

Au centre, Jésus apparaît à la soeur Marguerite Marie Alacoque (entre décembre 1673 et juin 1675) et lui présente son cœur. C'est elle qui introduisit l'expression de « Sacré Cœur » et donna à cette dévotion un sens nouveau. Le côté droit de Jésus est l'expression du plus haut amour des hommes. De ce côté transpercé jaillissent l'eau et le sang, fécondité de son sacrifice et source d'où sont nés les sacrements de l'Église. En 1899, le pape Léon XIII publie l'encyclique « Annum sacrum » la première consacrée au culte du Sacré-Cœur dont elle précise les bases théologiques. A la fin de cette même année, il procède à la consécration solennelle de l'univers.

 

3° À droite : saint Pierre et saint Michel

St Pierre

Saint Pierre a les clés du Royaume céleste.

Saint Michel est le chef de la milice céleste et défenseur de l'Église. À ce titre, il combat le dragon de l'Apocalypse.

Ce dernier vitrail fut offert par la famille Guittard-Ciaignard en 1881.

 

4° Le grand vitrail du transept sud représente la vie de la sainte Vierge.

Vitrail

 

L'Immaculée Conception (dogme défini par Pie IX en 1954).

Conception

C'est un don du marquis Jean-François Emmanuel de Cambolas et de son épouse Marie-Sarah de Gaër de Boisjolin en 1881. Au centre la sainte Vierge et dans les vitraux latéraux les scènes de la vie de la sainte Vierge, soit de bas en haut .

À gauche du grand vitrail du transept sud

La naissance de la Vierge (Sainte Anne couchée reconnaissable à son auréole), La présentation de Marie au temple par ses parents : Saint Anne et Saint Joachim (reconnaissables à leurs auréoles) (fête le 21 novembre), Le mariage de Joseph et Marie (Joseph est représenté avec un lys, car son bâton avait fleuri et le désignait comme légitime époux de Marie).

À droite du grand vitrail du transept sud

L'Annonciation (l'ange Gabriel annonce à Marie qu'elle sera mère de Dieu), La Visitation (Marie rend visite à sa cousine, Élisabeth, qui attend un enfant : le futur saint Jean-Baptiste), La dormition de Marie (l'Immaculée mère de Dieu) au terme de sa vie terrestre a été élevée en corps et en âme à la gloire du ciel. Dieu a préservé de la dégradation du tombeau, le corps qui avait porté son propre fils et mis au monde l'auteur de la Vie. La célébration de la dormition de la Vierge commence au 6e siècle en Orient.

À partir de 1950 (?) ,elle est célébrée en Occident sous le nom d'Assomption.

En bas du vitrail, les armes des deux familles : Cambolas « de gueule à un croissant d'argent surmonté d'un besant d'or, au chef cousu d'azur chargé de trois étoiles d'or » et Boisjolin « d'hermine à un manteau de sable ».

 

Le pendant au nord représente la vie de Sainte Élisabeth de Hongrie.

Ste Elisabeth

La partie principale au centre représente Sainte Élisabeth. De chaque côté, deux vitraux latéraux qui représentent les scènes les plus marquantes de sa vie, soit de bas en haut.

À gauche de ce vitrail :

Élisabeth tertiaire de Saint François (convertie à l'idéal de Saint François d'Assise), elle se dévoue aux pauvres et aux malades. Elle construit de nombreux hôpitaux. Bien que richement vêtue, elle sert à boire à un mendiant. Des roses sont cousues sur le pan de sa robe.

 les Pauvres

À droite de ce vitrail :

  1. Élisabeth et les pauvres (veuve à 20 ans), Elisabeth se consacre aux pauvres. Mystique du dépouillement, elle réalise le mieux l'idéal de pauvreté de saint François.
  2. Élisabeth et le Christ : apparition du Christ à sainte Elisabeth : « j'ai vu le ciel ouvert et Jésus se penchant vers moi avec une extrême bonté ».

La mort d'Elisabeth (Elisabeth meurt en 1231 à l'âge de 24 ans).

 

Les Vitraux du Baptistère

 Central

Le vitrail central représente le baptême de Jésus par Saint Jean-Baptiste. Il est réparé par la mairie en 1997. L'association de sauvegarde du clocher d'Epiré prend à sa charge les travaux de protection.

 

Les Vitraux de la Nef

 Baies

Ensemble de deux fois six baies, sont des vitraux en grisaille qui forment un ensemble aéré et coloré. L'église est donc toujours très lumineuse.

 

La Grande Rosace de la Tribune

Rosace

Est ornée en son milieu de deux blasons aux armes des familles LasCases et Poudret de Sevret avec la devise des Las Cases « semper paratus » (toujours prêt à servir).

La comtesse Élisabeth de Las Cases née Poudret de Sevret (née en 1818 et décédée en 1882, enterrée au cimetière d'Epiré) a généreusement offert la construction de l'église d'Epiré, le presbytère et la maison de retraite ainsi que l'école attenante.

 

La Chaire et le confessionnal

La Chaire

 

Statue de Jeanne d'Arc

Jeanne d’Arc

 

Sainte Anne

 Ste Anne

 

Chapelles Latérales

Latérale

Chapelle Latérale